Les élèves demandent à l’IA de faire des fautes pour ne pas se faire cramer

Certains élèves utilisent l’IA pour rédiger leurs devoirs… mais pas sans l’adapter. Afin d’éviter de se faire repérer, de plus en plus de lycéens demandent désormais à des intelligences artificielles comme ChatGPT de produire des textes avec des fautes d’orthographe, des phrases mal tournées ou des idées approximatives. L’objectif est clair : rendre la copie plus crédible, plus « humaine », et moins parfaite aux yeux des professeurs.
élèves ia fautes

Plutôt que de soumettre une rédaction impeccable qui éveillerait les soupçons, certains élèves vont jusqu’à « prompt » l’IA en précisant : 

écris comme un élève de seconde pas très doué

D’autres ajoutent manuellement des erreurs de conjugaison ou des mots mal orthographiés.

Sur TikTok, plusieurs vidéos expliquent comment truquer un devoir généré automatiquement. Certains élèves recommandent même d’utiliser différentes IA pour faire varier les styles et ainsi brouiller les pistes.

Les profs ne sont pas dupes, mais impuissants

Malgré les efforts des enseignants pour détecter les abus, il reste difficile de prouver qu’un devoir a été rédigé par une machine. Certains profs relèvent des incohérences, des mots inhabituels ou une structure trop parfaite pour être honnête, mais sans preuve concrète, il est délicat de sanctionner.

Pour certains professeurs, la solution est radicale : plus de devoirs maison. Désormais, tout se fait en classe. D’autres intègrent l’IA dans leurs cours, sensibilisent aux risques de la triche ou discutent des usages éthiques de ces outils. La prévention devient aussi importante que l’enseignement lui-même.

L’IA : une béquille, mais pas un cerveau

L’un des dangers soulignés par les enseignants, c’est que les élèves ne développent plus certaines compétences essentielles comme la réflexion personnelle, l’argumentation ou la créativité. Quand tout est délégué à une machine, on risque de perdre l’habitude de penser par soi-même.

Certains élèves deviennent dépendants à ces outils. Ils les utilisent pour tout, même pour des exercices basiques. Résultat : une illusion de performance, mais pas forcément une vraie compréhension. Les profs s’inquiètent de voir une génération qui ne maîtrise plus ses bases et qui risque de souffrir à long terme dans ses études et sa vie professionnelle.

Des élèves bien conscients de ce qu’ils font

Les jeunes savent très bien ce qu’ils font. Ils ne sont pas dupes. Beaucoup assument cette triche technologique, et certains y voient même une preuve d’ingéniosité. « L’école ne s’adapte pas assez vite », disent-ils. D’autres estiment qu’avec un bon prompt, l’IA est juste un outil comme un autre, à condition de l’utiliser intelligemment.

Selon des enquêtes récentes, plus de la moitié des lycéens ont déjà utilisé ChatGPT pour des devoirs. La plupart trouvent l’outil utile, voire amusant, mais ils sont aussi nombreux à reconnaître que c’est potentiellement dangereux. La frontière entre assistance et triche est de plus en plus floue.

Et maintenant, on fait quoi ?

Face à cette révolution numérique, les écoles doivent réagir. Les enseignants doivent être formés, les règles doivent évoluer, et les élèves doivent comprendre que l’IA ne remplace pas l’apprentissage. L’enjeu, c’est de construire une nouvelle pédagogie qui ne rejette pas ces outils, mais qui les encadre et les utilise de façon responsable.

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