La sentence inclut plusieurs obligations : suivi psychologique obligatoire, interdiction de contact avec les victimes, peine d’inéligibilité d’un an et inscription au FIJAIS, le fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.
Des faits survenus lors de la pièce « Boeing Boeing »
Les événements qui ont conduit à cette condamnation remontent à la période 2018-2019, alors que Thierry Samitier jouait dans la pièce « Boeing Boeing » à Paris. C’est dans ce contexte professionnel que deux actrices ont dénoncé des comportements déplacés à leur encontre.
Les accusations sont graves : gestes à caractère sexuel non consentis, propos inappropriés, et baisers imposés en pleine scène. L’une des victimes a raconté avoir été surprise par un baiser avec la langue qui n’était pas prévu dans le script. Une autre a témoigné d’un épisode où l’acteur aurait collé son sexe contre ses fesses dans les loges, pendant qu’elle se démaquillait.
Des témoignages qui ont pesé lourd
Au procès, plusieurs témoins sont venus soutenir la version des plaignantes. Parmi eux, Frank Lebœuf, ex-footballeur devenu comédien, qui faisait également partie de la distribution de la pièce. Il a apporté un appui clair aux deux femmes, affirmant avoir été témoin d’un climat malsain pendant les répétitions et représentations.
D’autres comédiens ont aussi rapporté avoir vu Thierry Samitier forcer des scènes de baiser ou tenter d’ajouter des contacts physiques sans l’accord de ses partenaires.
La défense mise à mal malgré les dénégations
Depuis les premières révélations publiées par Médiapart en 2019, Thierry Samitier a toujours nié les faits, les présentant comme des malentendus ou des gestes improvisés dans un cadre artistique. Il a notamment parlé d’« interprétations erronées » de son comportement et d’une volonté d’improvisation scénique.
Le tribunal n’a cependant pas été convaincu par sa version, considérant que les témoignages des victimes étaient cohérents, précis et concordants.
Un soulagement pour les victimes après des années de combat
Pour les deux plaignantes, cette décision représente la reconnaissance d’années de souffrance. L’une d’elles a expliqué avoir été brisée psychologiquement, au point de devoir se mettre en arrêt maladie. Le producteur de la pièce, alerté à l’époque, avait réagi en changeant l’acteur de loge et en demandant que les répétitions soient filmées. Mais cela n’avait pas suffi à enrayer la situation, et la pièce avait été interrompue peu après la médiatisation de l’affaire.
L’avocat des deux femmes a déclaré que ce jugement était « complet », estimant que « tout a été reconnu ». La défense, de son côté, s’est dite « plutôt satisfaite » que le tribunal ait choisi une peine plus clémente que les 15 mois initialement requis par le parquet. L’acteur dispose de dix jours pour faire appel.