Une croissance qui ralentit progressivement
D’ici 2028, l’effectif global atteindrait un plateau autour de 3,1 millions d’étudiants. Cette stabilisation est liée à une faible dynamique démographique. Le nombre de nouveaux bacheliers ne progresse plus autant qu’auparavant, et le renouvellement générationnel marque un coup de frein.
Les filières courtes comme les STS en apprentissage continuent de croître. De même, les écoles de commerce, d’ingénieurs et les formations paramédicales voient leurs effectifs progresser. À l’inverse, les licences universitaires, notamment en lettres et en sciences humaines, sont plus exposées à la baisse démographique.
La dynamique selon les types de formations
Type de formation | Évolution prévue (2024-2033) |
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STS (BTS) | +13 000 étudiants |
CPGE | +3 000 étudiants |
Écoles de commerce | +28 000 étudiants |
Écoles d’ingénieurs | +9 300 étudiants |
Universités | -4,2 % en SHS ; +17,5 % en licences santé |
Un moteur : la poursuite d’études après le bac
En 2024, 75 % des bacheliers ont poursuivi leurs études dans le supérieur. Ce chiffre était de 65,5 % en 2012. Cette tendance à la hausse reste un facteur crucial pour soutenir les effectifs étudiants, même en période de faible natalité.
Les bacheliers technologiques et professionnels sont de plus en plus nombreux à accéder à l’enseignement supérieur. Leur orientation est souvent dirigée vers des filières professionnalisantes, notamment les STS ou les écoles spécialisées. Ce changement de profil impacte la répartition des étudiants par filière.
Les perspectives jusqu’en 2033
Au-delà de 2028, les projections montrent une légère baisse du nombre d’étudiants. En 2033, l’effectif total se stabiliserait à environ 3,1 millions, avec une part réduite pour les universités (52 % contre 54 % dix ans plus tôt).
Ce sont principalement les licences générales qui devraient être impactées, tandis que les masters resteront stables autour de 605 000 inscrits. Certaines filières scientifiques et de santé, moins sensibles à la démographie, pourraient même progresser légèrement.
Les écoles de commerce, les écoles d’ingénieur et les établissements privés continueraient d’attirer davantage de néo-bacheliers. Leur croissance serait toutefois plus modérée que sur la période précédente, avec un taux de croissance annuel inférieur à 1 % à partir de 2027.
Quatre facteurs clés de l’évolution des effectifs
- La démographie (nombre de jeunes de 18-24 ans)
- Le taux d’accès au baccalauréat
- Le taux de poursuite d’études
- La durée des études (réorientations, redoublements, formations longues)
Ces variables expliquent les écarts d’effectifs selon les années. Par exemple, l’allongement de la durée des études via la réforme des BUT a entraîné une hausse ponctuelle des inscriptions en niveau bac+3.
La hausse du taux de poursuite d’études reste le levier principal pour maintenir les effectifs. Mais avec un repli attendu du nombre de bacheliers entre 2029 et 2033, certaines filières devront s’adapter à une réalité plus compétitive et concentrée. Le choix d’orientation post-bac, les filières professionnalisantes et l’alternance joueront un rôle central dans cette transformation.