Un laboratoire secret installé dans le Var
Le 28 mai 2025, Europol a confirmé un fait inédit. Des chimistes mexicains, membres du cartel de Sinaloa, ont séjourné dans le sud de la France. Leur but était clair : produire de la méthamphétamine dans une maison discrète près de Toulon.
Ce réseau suivait une structure pyramidale. À sa tête, un chef basé en Belgique. Il coordonnait les opérations avec deux logisticiens français situés dans le Var. Ces derniers géraient l’arrivée des produits chimiques et l’installation du matériel de fabrication.
La crystal meth fabriquée dans ce laboratoire ne visait pas le marché français. Elle était prévue pour être envoyée jusqu’en Nouvelle-Zélande. Cela prouve que la France, ici, servait de base de production pour un trafic à échelle mondiale.
Les substances nécessaires à la fabrication venaient de Chine. Une fois sur place, les trafiquants utilisaient des cryptomonnaies pour financer les opérations et payer les intervenants. Cette méthode permet de dissimuler les flux d’argent. Par ailleurs, plusieurs entrepreneurs français ont été arrêtés pour complicité.
Un cartel déjà présent en Europe
Le cartel de Sinaloa ne découvre pas l’Europe. Ses membres sont déjà actifs dans des pays comme la Belgique, l’Espagne et les Pays-Bas. Ils exploitent les ports pour faire transiter des marchandises illicites.
Dans cette affaire, le cartel a voulu contrôler chaque étape de la chaîne. Il a donc envoyé ses propres chimistes. Ceux-ci connaissent les recettes exactes et maîtrisent les dosages. Ils ne partagent pas leur savoir avec leurs partenaires locaux, ce qui explique leur venue.
Les deux Français interpellés sont bien connus des enquêteurs. Ils auraient utilisé des sociétés écrans pour commander les substances interdites. Grâce à cela, l’opération pouvait rester discrète.
Un nouveau visage du narcotrafic mondial
Ce démantèlement montre un changement de stratégie. Le cartel de Sinaloa déploie désormais ses moyens directement sur le territoire européen. Avant, il se limitait aux envois depuis le Mexique ou l’Europe de l’Est.
Le choix du Var n’est pas un hasard. Cette région est calme, bien connectée aux ports et éloignée des grandes zones surveillées. Cela facilite l’installation de laboratoires clandestins et les expéditions internationales.
D’après Europol, la production de drogues de synthèse augmente fortement en Europe. Le continent devient un acteur central, aussi bien dans la fabrication que dans le trafic mondial.
Pour Catherine De Bolle, directrice d’Europol, cette évolution n’est pas surprenante. Elle explique que l’Europe est désormais au cœur du marché des drogues de synthèse. Le cartel l’a compris et adapte sa stratégie pour s’y implanter durablement.