Violence et vols organisés via Grindr : l’enquête qui secoue Nîmes

À Nîmes, plusieurs hommes ont été victimes de guet-apens violents organisés via l’application Grindr. Derrière des profils fictifs, quatre jeunes ont piégé leurs cibles, les agressant physiquement avant de les voler. Les faits, survenus au printemps 2025, ont choqué par leur méthode et le ciblage assumé d’une communauté vulnérable.
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Un scénario bien rodé pour appâter les victimes

Tout commence par un faux profil créé sur Grindr, une application de rencontres destinée aux hommes gays, bisexuels et queers. Les échanges semblent anodins, souvent cordiaux, parfois séduisants. Une fois la confiance installée, un rendez-vous est proposé au domicile de la victime.

Le plan est toujours le même : une fois sur place, le premier complice simule un oubli — un objet à récupérer dehors, une excuse rapide. Mais quelques minutes plus tard, il revient accompagné de trois autres jeunes. Ensemble, ils s’introduisent dans le logement, frappent et volent argent, objets électroniques et effets personnels.

Des jeunes impliqués, dont deux mineurs

Les enquêteurs de la police du Gard ont rapidement relié plusieurs plaintes et identifié les suspects. Le 2 juin 2025, quatre jeunes âgés de 17 à 19 ans ont été interpellés. Parmi eux, une fille de 17 ans, ainsi que trois garçons. Les arrestations ont eu lieu à la suite d’une opération discrète, menée après plusieurs semaines de filature et d’investigations numériques.

Deux des suspects sont mineurs et seront jugés ultérieurement par un tribunal pour enfants. Les deux autres, âgés de 18 et 19 ans, ont été jugés en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Nîmes.

Des agressions reconnues mais minimisées

Lors du procès, l’un des accusés a reconnu sa participation, affirmant qu’il s’agissait d’un plan collectif. Un autre a tenté de minimiser son rôle, parlant de « deux gifles » seulement. Mais les témoignages des victimes, présentes à l’audience, ont démenti ces affirmations, évoquant une violence physique marquée et des agressions en groupe, parfois jusqu’au sol.

L’avocat d’une des victimes a dénoncé une attaque ciblée contre une personne déjà fragilisée par son orientation sexuelle. Il a souligné l’impact psychologique durable de cette intrusion violente, dans un lieu censé être sécurisé : le domicile.

Une peine avec sursis et obligation de travailler

Les deux majeurs ont été condamnés à 15 mois de sursis probatoire sur deux ans, avec une obligation de travail, l’interdiction de contacter les victimes et 100 heures de travail d’intérêt général. Une peine assortie de conditions strictes, qui reflète la gravité des faits sans aller jusqu’à l’emprisonnement immédiat.

Le parquet avait pourtant requis des peines de prison ferme, assorties de sursis partiels. Les juges ont préféré des mesures alternatives, espérant peut-être un effet pédagogique.

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