À 82 ans, Marie-José quitte tout pour un jeune homme de 28 ans

Jeanne pensait en avoir fini avec les grandes aventures. Mais à 82 ans, cette retraitée normande a décidé de tout plaquer pour un homme rencontré sur Internet. Direction : Abidjan. Là-bas, l’attend Malik, 28 ans, un inconnu devenu l’amour de sa vie. Derrière cette romance peu banale, sa famille s’inquiète d’un possible piège sentimental.
Marie José 82 ans

Une rencontre virtuelle qui change tout

Installée dans un petit village près de Caen, Jeanne menait une vie tranquille. Depuis la mort de son mari, elle avait perdu goût à beaucoup de choses. Les journées se ressemblaient, jusqu’à ce message privé sur Facebook. Malik, jeune homme ivoirien de 28 ans, entre en contact avec elle. Au début, c’est de la simple discussion. Mais les échanges deviennent plus fréquents, plus intimes. Jeanne se sent écoutée, valorisée.

« Il m’envoie de la tendresse, c’est plus que ce que j’ai eu depuis dix ans », confie-t-elle à ses amies.

Une famille en alerte face à une situation floue

Lorsque Jeanne annonce à ses proches qu’elle va partir en Côte d’Ivoire pour vivre avec Malik, les réactions sont immédiates. Son fils Paul est le premier à réagir :

Je crois qu’elle est tombée dans un piège classique de brouteur. Elle pense vivre une histoire d’amour, mais elle est manipulée.

Il évoque des transferts d’argent inexpliqués, des retraits bancaires inhabituels, et un changement radical de comportement chez sa mère.

Elle était scotchée à sa tablette. Quand j’essayais d’en parler, elle se fermait complètement.

Des virements suspects et un patrimoine en danger

Selon Paul, Jeanne aurait déjà transféré plus de 90 000 euros sur plusieurs comptes basés à Abidjan. Des justificatifs bancaires montrent également la tentative de déblocage de son assurance vie.

« C’est effrayant. Son compte est vidé chaque mois, et elle refuse toute aide », explique-t-il.

La maison familiale, inhabitée depuis septembre, commence à se dégrader. Le courrier s’accumule, les factures aussi.

Elle n’est plus là. Physiquement, mais aussi mentalement.

Jeanne assume tout et refuse de revenir

Malgré les avertissements et les preuves, Jeanne reste droite dans ses bottes. Depuis Abidjan, elle envoie régulièrement des messages à ses petits-enfants.

« Je vais bien, arrêtez de vous inquiéter », écrit-elle.

Sur les photos qu’elle publie, elle apparaît souriante, posant avec Malik sur une plage. Pour elle, c’est simple : elle vit enfin pour elle-même.

Je suis libre. J’ai assez vécu pour savoir ce que je fais. Je l’aime. Il me rend vivante.

Un combat perdu d’avance pour ses proches

Paul a contacté l’ambassade, porté plainte à la gendarmerie, envoyé des signalements au parquet. En vain.

On me dit qu’elle est majeure, responsable de ses actes. Mais j’ai l’impression qu’elle est sous influence.

Il évoque aussi ses problèmes de santé : hypertension, diabète, mobilité réduite.

Elle avait besoin d’une aide quotidienne. Là-bas, qui s’en occupe ?

Un silence de plus en plus pesant

Depuis quelques semaines, les appels de Jeanne se font rares. Elle répond de moins en moins. Paul tente de rester calme, mais son angoisse monte.

Elle va rater le mariage de sa petite-fille. Elle ne parle plus à personne ici. C’est comme si elle nous avait effacés.

Pour lui, l’objectif est désormais clair : alerter l’opinion sur les dangers de ces relations en ligne qui, derrière un écran, peuvent briser des vies.

Quand l’amour devient une arme

Jeanne n’est pas la première à tomber dans ce type d’histoire. Les cas d’arnaques sentimentales visant des seniors explosent. Le scénario est souvent le même : une histoire virtuelle, des promesses d’amour, puis des demandes financières, toujours plus pressantes. L’arnaque joue sur la solitude, l’isolement, le besoin d’affection. Et parfois, elle détruit des familles entières.

Le cas de Jeanne n’est pas isolé

De nombreuses femmes, comme elle, tombent sous le charme de jeunes hommes rencontrés en ligne. Et si certaines finissent par ouvrir les yeux, d’autres s’enfoncent dans leur illusion. Avec Internet, les brouteurs ont un terrain de jeu infini. Et malgré les signalements, les sanctions tardent, surtout quand la victime n’envisage pas elle-même qu’elle est en danger.

Prévenir plutôt que guérir

Paul continue de parler de sa mère, dans les médias, sur les forums, dans les associations.

Il faut briser le silence. Le love scam n’a pas de profil type. Ça peut arriver à n’importe qui, même à ta grand-mère.

Il espère que son témoignage pourra servir, empêcher d’autres Jeanne de s’envoler pour de faux espoirs, et rappeler qu’à tout âge, on reste vulnérable.

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