Une réaction politique à une vague de violences scolaires
Le meurtre d’une surveillante dans un collège de Haute-Marne a déclenché une onde de choc à l’échelle nationale. L’élève de 14 ans qui a poignardé la victime a relancé une question brûlante : comment un mineur peut-il se procurer une arme blanche aussi facilement ? Pour François Bayrou, il est urgent d’agir. À la télévision, le Premier ministre a été clair : la vente d’armes blanches aux mineurs sera interdite immédiatement.
Des couteaux accessibles en ligne en quelques clics
En 2025, il est encore possible pour un jeune de commander un couteau ou une machette sur Internet, sans véritable contrôle d’âge. Cette situation, le gouvernement veut la faire disparaître. « Nous allons élargir la liste des armes interdites », a déclaré Bayrou. Tout couteau susceptible d’être utilisé comme une arme sera concerné, pas seulement les lames déjà classées comme dangereuses.
Le chef du gouvernement a aussi précisé que l’âge du destinataire sera contrôlé à la réception du colis. Si un adolescent commande un couteau, un adulte devra signer le paquet, faute de quoi la livraison sera refusée. Une mesure censée empêcher les achats clandestins via des plateformes en ligne.
Des mesures supplémentaires pour protéger les établissements scolaires
Pour François Bayrou, l’école ne peut pas devenir une zone à risque. Il souhaite tester la mise en place de portiques de détection d’armes à l’entrée de certains établissements. Inspirée des dispositifs présents dans les aéroports, cette mesure vise à prévenir les intrusions avec des objets dangereux.
Selon les derniers chiffres du ministère de l’Éducation nationale, plus de 6 000 fouilles ont été effectuées dans les collèges et lycées. Ces contrôles ont permis la saisie de près de 200 armes blanches. Les autorités veulent renforcer cette stratégie : plus de contrôles, plus de sécurité, et moins de risques pour le personnel éducatif.
Une réponse européenne en discussion
Emmanuel Macron a soutenu l’initiative de son Premier ministre. Il a affirmé qu’un jeune de 15 ans ne pourra plus acheter de couteau en ligne. Le président va plus loin, en appelant à une mobilisation européenne pour limiter certains usages numériques. Il souhaite interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans, estimant que ces outils peuvent contribuer à la banalisation de la violence.
Pour l’exécutif, il ne s’agit pas seulement de répondre à une actualité dramatique, mais de traiter les racines du problème. La prolifération des contenus violents, l’influence des réseaux sociaux, et le manque de repères sont autant de facteurs évoqués. « Il faut une discipline collective », a insisté Emmanuel Macron, qui appelle à un changement culturel plus large.
Une urgence partagée au niveau international
Le phénomène ne touche pas que la France. Au Royaume-Uni, les crimes au couteau ont explosé ces dernières années. En Espagne et en Suisse, des campagnes de prévention ciblent les jeunes. L’Organisation mondiale de la santé estime que près de 193 000 jeunes meurent chaque année dans le monde à cause d’homicides. La France entend jouer un rôle moteur dans la lutte contre ce fléau.
Le gouvernement souhaite également envoyer un signal aux commerçants. Vendre une arme à un mineur devra être sanctionné sévèrement, avec des amendes élevées ou des interdictions d’exercer. Les parents sont eux aussi appelés à jouer leur rôle, en surveillant les achats de leurs enfants et en dialoguant sur les dangers que représentent ces objets.