Une analyse basée sur les données israéliennes
Le chercheur Yaakov Garb, affilié au Harvard Dataverse, a combiné des données militaires israéliennes à des images satellites pour produire une analyse démographique du territoire gazaoui. Cette méthode permet d’estimer la différence entre la population théorique et la population effective actuelle. D’après ces calculs, environ 17 % des habitants de Gaza auraient péri depuis octobre 2023.
Un chiffre bien supérieur aux bilans officiels
Le ministère de la Santé de Gaza fait état de près de 60 000 morts, mais ce chiffre ne prend en compte que les corps identifiés et acheminés jusqu’à un hôpital. Les victimes ensevelies sous les décombres, ou celles dont les restes ne sont pas reconnaissables, ne sont souvent pas comptabilisées.
Des enfants parmi les premières victimes
À Gaza, environ 50 % de la population a moins de 18 ans. Si le chiffre global de 377 000 morts est confirmé, cela signifie que plus de 150 000 enfants auraient péri dans les bombardements ou les conséquences directes de la guerre (famine, déshydratation, absence de soins).
Une campagne d’extermination selon certains experts
Pour certains analystes, le bilan suggère un nettoyage ethnique ou un génocide en cours. Des voix s’élèvent, y compris au sein de la communauté internationale, pour dénoncer la stratégie militaire israélienne à Gaza. Les bombardements massifs, les restrictions d’aide humanitaire, et les pénuries organisées de nourriture et d’eau s’ajoutent aux tirs ciblés.
Le même rapport signale que les centres de distribution d’aide, créés par les autorités israéliennes, sont situés dans des zones quasi-inaccessibles pour la majorité des Gazaouis. Contrôlés par des sécurités armées privées et positionnés dans des zones désertiques, ces hubs humanitaires sont accusés de servir des objectifs militaires plutôt qu’humanitaires.
Une réduction brutale de la population gazaouie
Avant le début du conflit, Gaza comptait environ 2,2 millions d’habitants. Aujourd’hui, les chercheurs estiment la population résiduelle à environ 1,85 million. Cette réduction brutale serait due non seulement aux morts, mais aussi aux déplacements forcés et à l’absence de retour dans les zones détruites.
Des infrastructures civiles détruites
Les attaques ont visé des hôpitaux, écoles, réseaux d’eau et d’électricité. De nombreux témoignages font état de quartiers entièrement rasés. Cette stratégie, qualifiée de « déshumanisation par destruction », rend impossible un retour à la vie normale pour les survivants.
Face à l’ampleur des pertes humaines et aux soupçons de crimes de guerre, plusieurs ONG appellent à l’ouverture d’une enquête internationale indépendante. Certains responsables politiques, dont des parlementaires européens, demandent des poursuites devant la CPI (Cour pénale internationale).
Une urgence humanitaire toujours plus pressante
Plus de 1,4 million de personnes seraient déplacées à l’intérieur de Gaza. Les accès à l’eau potable, aux médicaments et à la nourriture sont extrêmement limités. La situation est qualifiée de « catastrophe humanitaire » par les Nations unies.
Source : Harvard Dataverse