Un règne de 37 ans à la tête de Vogue US
Arrivée en 1988 à la tête de l’édition américaine du magazine, Anna Wintour a bousculé les codes. Elle a imposé un style mêlant haute couture et culture populaire, introduisant des célébrités en Une et soutenant les jeunes créateurs comme Marc Jacobs ou Alexander McQueen.
Avec ses lunettes noires iconiques, sa coupe au carré impeccable et son autorité naturelle, elle a créé un personnage aussi redouté qu’admiré. Elle inspire même le rôle principal dans le film Le diable s’habille en Prada, renforçant sa place dans l’imaginaire collectif.
En plus de Vogue US, elle est restée à la tête de la direction globale du contenu chez Condé Nast. Elle supervise toujours l’édition internationale de Vogue et coordonne des titres comme Vanity Fair ou GQ. Son influence reste donc intacte à l’échelle mondiale.
Des avis partagés sur son héritage
Si beaucoup saluent son impact, certains professionnels estiment que son approche incarne une vision très américaine et codifiée de la mode. D’autres soulignent la dureté de sa gouvernance, parfois comparée à celle d’une dirigeante d’entreprise.
Anna Wintour a accompagné les mutations de l’industrie de la mode : digitalisation, démocratisation du luxe, ouverture à la diversité. Son départ intervient dans un contexte où les enjeux éthiques et sociétaux redéfinissent les codes du style et de la communication mode.
Et maintenant ?
Condé Nast ne prévoit pas de remplacement à l’identique. L’organisation éditoriale globale devrait prendre le relais pour piloter Vogue US. Une nouvelle ère s’ouvre, mais le fantôme d’Anna Wintour flottera longtemps sur les défilés, les couvertures et les couloirs du pouvoir fashion.