Une diminution globale du nombre de docteurs diplômés
Le recul concerne 7 domaines sur 10. Par exemple, les sciences du vivant enregistrent une baisse de 5,4 % en biologie et de 8,9 % en sciences agronomiques. Les sciences humaines et sociales (SHS) perdent 2,3 % de diplômés, tandis que les sciences exactes diminuent de 2,0 %.
Certains domaines s’en sortent mieux : les sciences de la terre et de l’univers et les technologies de l’information affichent une dynamique plus stable, voire en hausse, malgré la tendance générale.
Des thèses plus courtes, un retour aux durées classiques
En 2024, 42 % des thèses ont été soutenues en moins de 40 mois, un chiffre en hausse de 4 points par rapport à 2023. Cela marque un retour vers une durée de thèse conforme à la norme prévue (36 mois), après les prolongations liées au Covid.
Les progrès sont nets dans les domaines scientifiques : +5 points en sciences exactes, +7 points en sciences du vivant. En revanche, en SHS, seuls 11 % des doctorants soutiennent leur thèse dans ce délai, et 69 % prennent plus de 52 mois.
Les primo-inscriptions repartent à la hausse
Une rentrée dynamique
À la rentrée universitaire 2024-2025, 17 000 doctorants ont été inscrits en première année, soit une hausse de 3,2 %. Ce chiffre contraste avec la baisse du nombre de diplômés et souligne un regain d’intérêt pour le doctorat.
Progression par discipline :
- +5,5 % en sciences exactes et applications
- +3,3 % en sciences humaines et sociales
- -1,8 % en sciences du vivant
Effectif total stable
Sur l’ensemble du pays, 69 432 doctorants sont inscrits en 2024, un chiffre quasi identique à celui de 2023. Mais les variations par domaine restent visibles, avec une baisse en SHS (-2,5 %) et une hausse en sciences exactes (+1,8 %).
Financement : des aides plus diversifiées
81 % des doctorants de première année sont financés, un chiffre en augmentation de 1,4 point. Le mode de financement évolue, avec 31 % via une dotation du MESR, 8 % via un contrat Cifre, et 42 % via d’autres sources.
Les aides issues de l’Agence nationale de la recherche (ANR) concernent désormais 11 % des primo-inscrits, avec 1 800 doctorants soutenus. Les financements européens ou issus de partenariats de recherche progressent également, de +28 % et +31 % respectivement.
Les disparités restent fortes. 98 % des doctorants en sciences exactes et 86 % en sciences du vivant sont financés, contre seulement 53 % en SHS. En SHS, 30 % des doctorants cumulent emploi et recherche, contre 13 % dans les sciences du vivant et 2 % dans les sciences exactes.
Les cotutelles internationales stagnent
En 2024, seuls 6 % des doctorants inscrits en première année effectuent leur thèse en cotutelle internationale. Ce chiffre reste stable, même si certaines zones géographiques progressent.
Les cotutelles progressent avec les pays africains (+10,2 %) et européens (+5,1 %). En revanche, les collaborations avec l’Asie et les Amériques chutent respectivement de 10,8 % et 11,1 %.
« En 2024, le nombre de docteurs diplômés s’établit à 14 700, en baisse de 3,0 % par rapport à 2023, tout en restant supérieur à celui précédant la crise sanitaire. »
— Source : MESR-SIES
Une photographie contrastée du doctorat en France
Avec moins de diplômés mais davantage de primo-inscrits, un retour progressif à des durées de thèses plus courtes, et un financement plus solide, le doctorat en France en 2024 montre des signes positifs tout en révélant encore des inégalités fortes entre disciplines. Le système s’adapte, mais certains chantiers restent ouverts pour équilibrer les parcours de tous les doctorants.
