Michaël Chiolo condamné à la perpétuité réelle

Le verdict est tombé : Michaël Chiolo passera le reste de sa vie en prison, sans possibilité de remise en liberté. Condamné à la perpétuité réelle pour une attaque d’une rare violence contre deux surveillants pénitentiaires en 2019, il rejoint le cercle très fermé des détenus sous peine incompressible en France.
michael chiolo

Une attaque planifiée dans l’un des centres les plus sécurisés

Les faits remontent au 5 mars 2019, au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe, un établissement ultra-sécurisé de l’Orne. Ce jour-là, Michaël Chiolo reçoit la visite de sa compagne, Hanane Aboulhana, dans l’unité de vie familiale. Peu après leur installation, les deux visiteurs passent à l’action.

Deux couteaux en céramique, indétectables aux portiques de sécurité, sont utilisés pour poignarder deux surveillants. Les agents sont grièvement blessés. Le couple se barricade alors dans l’unité pendant près de dix heures. La situation prend fin lorsque les forces du RAID interviennent : Hanane Aboulhana est abattue, Chiolo est blessé mais survivant.

Un profil radicalisé et assumé

Âgé de 33 ans, Michaël Chiolo n’en est pas à son premier passage en prison. Ancien délinquant de droit commun, il a connu un parcours complexe, flirtant d’abord avec des idéologies néonazies, avant de se radicaliser en détention au contact d’autres détenus islamistes. Lors de son procès, il ne montre aucun regret.

« Je ne regrette rien. Ce que j’ai fait, je l’assume », a-t-il déclaré lors des audiences.

Il revendique l’attaque comme un acte de vengeance contre l’administration pénitentiaire et se déclare solidaire du groupe État islamique. Pendant toute la durée du procès, il multiplie les provocations, refusant les questions sur les victimes et restant inflexible sur sa vision du monde.

Un verdict exceptionnel dans le droit français

Lundi 7 juillet 2025, la cour d’assises spéciale de Paris a tranché. La peine la plus lourde du Code pénal, la réclusion à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible, a été prononcée. Cela signifie que Chiolo ne pourra jamais bénéficier d’une libération, ni même d’un aménagement de peine.

Une décision extrêmement rare. À ce jour, seuls deux autres condamnés purgent une peine similaire : Salah Abdeslam, pour les attentats du 13 novembre 2015, et Brahim Aouissaoui, pour l’attaque de la basilique de Nice en 2020.

Des coaccusés également jugés

Michaël Chiolo n’était pas seul sur le banc des accusés. Plusieurs autres détenus ont été jugés pour leur implication dans la préparation ou le soutien logistique de l’attaque. Abdelaziz Fahd a lui aussi été condamné à la perpétuité, avec 30 ans de sûreté, pour complicité de tentative d’assassinat.

Un autre accusé, poursuivi pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, a été acquitté faute de preuves solides. Le parquet national antiterroriste avait demandé des peines exemplaires, et le tribunal les a largement suivies.

Une peine qui marque les esprits

Pour les agents pénitentiaires agressés, cette condamnation est perçue comme une reconnaissance de leur souffrance et un signal fort envoyé à ceux qui choisissent la violence contre les représentants de l’autorité. Plusieurs syndicats ont salué la sévérité du verdict, espérant qu’il servira d’exemple.

« Ce jugement rappelle que les actes commis derrière les murs des prisons n’échappent pas à la loi », a commenté un représentant du personnel pénitentiaire.

Le nom de Michaël Chiolo restera désormais associé à l’une des peines les plus rares du système judiciaire français. Une décision qui témoigne de la volonté des magistrats de ne pas minimiser les menaces venues de l’intérieur même des établissements de détention.

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