Une longévité rare chez les éléphants
Vatsala n’était pas une éléphante comme les autres. Capturée dans les forêts du Kerala il y a plus de 50 ans, elle a été transférée en 1972 dans le centre de l’Inde, où elle a d’abord vécu au sanctuaire de Bori avant d’être accueillie à Panna. Depuis son arrivée, elle a traversé les décennies, accompagnée de soigneurs qui ont veillé à sa santé et à son alimentation adaptée.
Selon les spécialistes, son âge pourrait faire d’elle l’éléphante la plus âgée jamais recensée, dépassant les records établis par Dakshayani (88 ans) et Lin Wang (87 ans).
Depuis plusieurs mois, Vatsala souffrait de multiples complications liées à son grand âge : perte de la vue, douleurs aux pattes, et incapacité à parcourir de longues distances. Le lundi 7 juillet, elle s’est allongée près d’un ruisseau dans la zone de Hinauta, incapable de se relever malgré les tentatives des vétérinaires et du personnel forestier.
Le lendemain, aux alentours de 13h30, elle a rendu son dernier souffle dans le calme et la chaleur de la réserve, entourée de ceux qui l’ont accompagnée pendant tant d’années.
Une mémoire vivante pour toute une génération
Vatsala jouait un rôle central au sein du camp d’éléphants. Elle encadrait les éléphanteaux, guidait les plus jeunes pendant les périodes de mise bas et incarnait une présence rassurante pour tout le groupe. Sa posture de « grand-mère silencieuse » est saluée par la direction du parc, qui voit en elle un symbole fort de la biodiversité locale.
« Elle était la gardienne silencieuse de nos forêts, une amie des générations », indique un communiqué officiel de la réserve, repris par les médias indiens.
Le chef du gouvernement du Madhya Pradesh, Mohan Yadav, a salué sur le réseau X « une présence chaleureuse et un siècle de fidélité ». Il a rappelé que Vatsala faisait partie intégrante de l’histoire environnementale de la région et qu’elle avait su transmettre paix et équilibre aux visiteurs comme aux autres éléphants.
« Elle n’était pas juste une éléphante, elle était le cœur même de notre réserve », a-t-il posté.
Un mode de vie protégé qui a favorisé sa longévité
Les soins vétérinaires réguliers, une alimentation spécifique sous forme de bouillie facile à digérer, et un environnement sécurisé ont permis à Vatsala de vivre bien au-delà de l’espérance de vie moyenne d’un éléphant d’Asie, habituellement située autour de 60 ans.
Elle n’était plus utilisée pour les rondes de surveillance depuis des années. Elle passait ses journées dans le camp d’Hinouta, où elle était promenée jusqu’à un point d’eau pour se baigner, puis nourrie et surveillée avec une attention constante.
Dans une époque marquée par la perte accélérée des espèces, Vatsala représentait un exemple vivant d’un suivi vétérinaire réussi, d’un engagement humain durable, et d’une cohabitation respectueuse entre l’homme et l’animal.