Ce qui change à partir de 2026
Concrètement, une fois le sujet tiré, chaque élève dispose d’une heure de préparation. Durant cette heure, l’usage de tous les outils est permis, y compris l’IA générative. La prestation se déroule ensuite sans IA devant l’examinateur. Le dispositif vise l’oral d’anglais, la filière générale et des lycées volontaires. Les autorités veulent documenter les effets de cette ouverture avant d’envisager d’autres épreuves.
Pourquoi le Danemark fait ce choix
Le pays autorise l’Internet encadré aux examens depuis 2008. Il assume une logique : reconnaître que les élèves étudient et travailleront dans un monde où outils numériques et IA sont omniprésents. L’idée n’est pas de laisser faire, mais de canaliser les usages et d’apprendre à s’en servir avec méthode.
« Nous lançons ces expérimentations afin de trouver le bon équilibre. Lorsque les élèves évoluent à la fois dans des mondes analogiques et numériques, nous les préparons de la meilleure manière possible à la réalité après l’école. » — Mattias Tesfaye, ministre de l’Éducation
Comment l’IA sera autorisée pendant l’oral
- Périmètre : uniquement la préparation de l’oral d’anglais.
- Outils : libres (y compris IA générative), selon les règles de l’établissement.
- Traçabilité : l’élève doit expliquer sa démarche, citer ses sources et justifier ses choix.
- Évaluation : on note surtout la compréhension, l’expression orale, l’interaction et la pertinence des arguments.
Ce qui reste interdit et les limites fixées
L’IA n’intervient pas pendant la présentation orale ni lors des échanges avec l’examinateur. Les notes de préparation doivent rester personnelles. Toute tentative d’usurpation (texte soufflé, écouteurs dissimulés, assistants en direct) reste sanctionnée. Les établissements conservent la main sur le filtrage, l’accès réseau et l’organisation matérielle.
Ce que l’IA au bac change pour les élèves
Au lieu d’interdire, le cadre pousse à documenter sa méthode et à développer une vraie littératie de l’IA. L’outil peut aider à structurer des idées, trouver des exemples, varier le vocabulaire. Mais l’élève doit sélectionner, vérifier, réécrire et surtout incarner son propos à l’oral. La valeur ajoutée se joue dans la clarté, la prononciation, le rythme et la capacité à improviser.
Bonnes pratiques pendant la préparation
- Reformuler le sujet en deux lignes, lister 3 axes simples.
- Demander un plan à l’outil, puis réduire à 2–3 idées fortes et des exemples concrets.
- Créer des bullet points personnels (expériences, références culturelles, actu).
- Vérifier chiffres et citations sensibles. Ne pas tout prendre au pied de la lettre.
- Répéter à voix haute 5–7 minutes, sans écran, pour caler le tempo.
Impacts pour les profs et les établissements
Les équipes disposent d’un levier pour travailler des compétences transversales : formuler un prompt efficace, évaluer une réponse, repérer les hallucinations, citer ses sources, distinguer l’aide de la substitution. Les établissements fixent des règles locales (matériel autorisé, conservation des brouillons, accès réseau) et accompagnent la montée en compétences. À terme, des retours d’expérience permettront d’ajuster barèmes et consignes.
Comparaison rapide avec la France
En France, l’usage d’outils d’IA reste interdit pendant les examens. Pour les devoirs, l’IA ne s’utilise qu’avec l’accord de l’enseignant et dans un objectif pédagogique clair. Le modèle danois choisit l’expérimentation encadrée sur une épreuve précise. Deux approches différentes, une même question : comment former à des outils qui seront partout dans l’enseignement supérieur et au travail ?
Points à surveiller lors de l’expérimentation
Équité et accès
Tout le monde n’a pas le même accès à des outils d’IA performants. Les lycées devront proposer des conditions matérielles équitables (connexion, appareils, comptes dédiés), et des règles claires pour éviter les écarts.
Protection des données
Utiliser l’IA sous-tend des questions de confidentialité et de RGPD. Les établissements peuvent s’appuyer sur des solutions institutionnelles, limiter l’upload de documents sensibles et former à la sobriété des données.
Mesure des résultats
Le succès se mesurera à l’aune d’indicateurs simples : qualité des oraux, diversité du vocabulaire, autonomie des élèves, plagiat en baisse, sentiment d’équité. Les retours aideront à décider d’un éventuel élargissement.