Nordahl Lelandais condamné à un an de prison pour violences au parloir

Nordahl Lelandais a été condamné à un an de prison par le tribunal correctionnel de Colmar pour des violences au parloir commises en juin 2025 à la prison d’Ensisheim (Haut-Rhin). Le jugement prévoit aussi une interdiction de contact avec son enfant pendant trois ans et, selon la décision lue à l’audience tenue à huis clos, un retrait de l’autorité parentale.
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Ce que le tribunal a décidé

Le 19 septembre 2025, la juridiction alsacienne a reconnu l’ancien militaire coupable de violences conjugales en présence d’un mineur. Les faits se sont déroulés lors d’une visite au parloir, où étaient présents sa compagne et leur fils, âgé de moins de deux ans. La peine prononcée s’ajoute aux condamnations antérieures qui le maintiennent déjà en détention.

« Je pense qu’il était important que son enfant, qui était sur ses genoux au moment de la commission de ces violences, soit mis en sécurité », a indiqué le procureur de la République de Colmar, Jean Richert.

L’audience s’est déroulée à huis clos, à la demande du prévenu, de sa compagne et de l’association de protection de l’enfance représentant l’enfant, au motif de préserver les intérêts du mineur face à l’hypermédiatisation de l’affaire.

Rappel des faits évoqués à l’audience

Selon les éléments versés au dossier et des témoignages rapportés, la scène au parloir a dégénéré. Les enregistrements de vidéosurveillance ont été examinés par les enquêteurs. Il est reproché à Nordahl Lelandais d’avoir saisi le cou de sa compagne puis de lui avoir tiré les cheveux, alors que l’enfant se trouvait à proximité immédiate. Des surveillants pénitentiaires ont précisé avoir entendu des éclats de voix avant d’intervenir.

La compagne du prévenu a contesté avoir été victime de violences au sens où les décrit l’accusation, soutenant que les images auraient été mal interprétées. Elle a dit redouter la rupture du lien entre le père et l’enfant et s’est prononcée contre l’interdiction de contact. Le tribunal a toutefois privilégié l’intérêt supérieur du mineur en prononçant l’interdiction et le retrait de l’autorité parentale.

Un calendrier judiciaire bousculé

L’audience aurait dû se tenir le 28 août, mais Nordahl Lelandais avait refusé d’être extrait de sa cellule, invoquant une pression médiatique qui ne lui permettait pas, selon lui, de s’exprimer sereinement. La comparution a donc été reportée au 19 septembre 2025, date à laquelle la décision a été rendue.

Qui est déjà Nordahl Lelandais aux yeux de la justice ?

Le quadragénaire est incarcéré depuis 2022 à Ensisheim pour deux crimes particulièrement médiatisés :

  • Réclusion criminelle à perpétuité avec 22 ans de sûreté pour l’enlèvement et le meurtre de Maëlys de Araujo (2017).
  • Vingt ans de prison pour le meurtre du caporal Arthur Noyer (2017).

À ces peines s’ajoutaient déjà d’autres condamnations. La sanction d’un an de prison pour violences au parloir ne modifie pas son horizon carcéral de long terme mais ajoute une dimension familiale et protectrice au dispositif judiciaire, via l’interdiction de contact et le retrait d’autorité parentale.

Pourquoi cette décision compte

Au-delà de la peine d’emprisonnement, ce jugement met l’accent sur la sécurité des parloirs et la protection des enfants exposés à des situations de tension. Les magistrats ont signifié que les parloirs ne sont pas des zones de non-droit et que les comportements violents, même « privés », appellent une réponse ferme lorsqu’un mineur est présent.

Ce que prévoit l’interdiction de contact

Pendant trois ans, Nordahl Lelandais ne pourra entrer en relation avec son enfant, que ce soit physiquement ou via des moyens de communication. Le jugement prévoit la possibilité, encadrée par la loi, de demander une main levée ultérieure, mais elle resterait soumise à l’appréciation du juge au regard de l’intérêt de l’enfant et d’éventuelles garanties nouvelles (suivi, évaluations, expertises).

Repères pour comprendre les « violences au parloir »

Qu’est-ce qu’un parloir ?

Le parloir est un espace où les personnes détenues reçoivent leurs proches, sous surveillance. Les rencontres sont encadrées, parfois « médiatisées » en présence de professionnels (éducateurs, assistants sociaux) lorsque des enfants sont concernés ou qu’un risque est identifié.

Pourquoi l’infraction est aggravée ?

La loi punit plus sévèrement les violences conjugales commises en présence d’un mineur, compte tenu de l’impact psychologique connu et documenté. Le lieu — une prison — n’atténue rien : il impose au contraire de respecter strictement le cadre.

À retenir

  • Un an de prison pour violences au parloir, audience à huis clos le 19 septembre 2025 à Colmar.
  • Interdiction de contact avec l’enfant pendant trois ans et retrait de l’autorité parentale prononcé.
  • Le dossier s’inscrit dans un contexte de forte médiatisation et de peines criminelles déjà lourdes.
  • Le tribunal a privilégié l’intérêt supérieur du mineur et rappelé le cadre légal des parloirs.

Et maintenant ?

Les parties disposent des voies de recours prévues par la procédure. À court terme, la décision s’applique et renforce le cadre protecteur autour de l’enfant. Pour la détention, la nouvelle peine s’imbrique dans un parcours carcéral déjà déterminé par les condamnations criminelles.

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