Des études brillantes et un parcours académique solide
Né le 2 octobre 1978 à Épinay-sur-Seine, Édouard Jean Gabriel Geffray a grandi en région parisienne. Après son bac, il poursuit ses études au lycée Fénelon à Paris avant d’intégrer l’Université Paris-Sorbonne, où il obtient une maîtrise d’histoire économique. Passionné par les enjeux publics et les politiques européennes, il poursuit ensuite à Sciences Po Paris, où il décroche un diplôme en affaires européennes, économie et droit.
En 2003, il est admis à la prestigieuse École nationale d’administration (ENA), au sein de la promotion Romain Gary (2003–2005). À sa sortie, il choisit le Conseil d’État, une voie réservée aux meilleurs élèves de sa promotion. Ce choix marque le début d’un parcours tourné vers le droit public, la fonction publique et les politiques éducatives.
Un haut fonctionnaire au parcours exemplaire
Édouard Geffray débute sa carrière au Conseil d’État en 2005, comme auditeur à la 10ᵉ sous-section, spécialisée dans les libertés publiques et les questions fiscales. Il devient ensuite rapporteur public, puis responsable du Centre de documentation et de recherches juridiques, où il analyse la jurisprudence et coordonne la diffusion du droit administratif. Ce poste lui permet d’acquérir une connaissance fine des mécanismes de l’État.
En 2012, il rejoint la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) comme secrétaire général. Il y gère les affaires juridiques, internationales et de l’expertise à une période clé : celle de l’explosion du numérique et des premiers grands débats sur la protection des données personnelles. Son travail contribue à préparer la France à la mise en œuvre du futur règlement européen sur la protection des données (RGPD).
Un serviteur de l’État au cœur des ministères
En mai 2017, il est nommé directeur de cabinet du ministre de la Justice François Bayrou. Son passage est bref — deux mois seulement — mais lui ouvre la voie vers l’un des plus grands ministères de France : l’Éducation nationale.
D’abord directeur général des ressources humaines du ministère entre 2017 et 2019, il supervise la gestion de plus de 1,3 million d’agents, de l’école primaire à l’enseignement supérieur. Ce rôle, souvent méconnu, est pourtant central dans la réforme de la formation des enseignants et la modernisation de la fonction publique éducative.
En 2019, il devient directeur général de l’enseignement scolaire (DGESCO), l’un des postes les plus stratégiques de l’administration française. Pendant cinq ans, il pilote la mise en œuvre des politiques éducatives nationales, de la réforme du baccalauréat aux programmes scolaires, en passant par la lutte contre le harcèlement et la gestion de la crise sanitaire dans les écoles.
« L’éducation à la non-violence et au respect de l’altérité est la condition du respect dans l’univers cyber », expliquait Édouard Geffray en 2023 dans une interview à Lumni, à propos de la lutte contre le cyberharcèlement.
De la DGESCO au ministère de l’Éducation nationale
En septembre 2024, Édouard Geffray retourne au Conseil d’État comme assesseur à la 1ʳᵉ chambre de la section du contentieux. Un an plus tard, en octobre 2025, il est nommé ministre de l’Éducation nationale dans le gouvernement Sébastien Lecornu II. Sa nomination s’inscrit dans une volonté de continuité : celle d’un profil à la fois technicien, juriste et profondément attaché à la mission de service public.
Son arrivée à la tête du ministère intervient dans un contexte délicat : crise du recrutement des enseignants, réformes du collège et du lycée, montée des violences scolaires et défi de la transition numérique à l’école. Pour beaucoup, sa nomination symbolise un choix de compétence et d’expérience plutôt qu’un geste politique.
Un homme discret, attaché au terrain
Souvent décrit comme discret, méthodique et à l’écoute, Édouard Geffray n’est pas un ministre de l’image. Ses anciens collègues louent son sens du dialogue et sa compréhension des réalités du terrain éducatif. Pendant ses années à la DGESCO, il s’est régulièrement rendu dans les établissements scolaires pour échanger avec les enseignants et les chefs d’établissement.
Son approche pragmatique du système éducatif s’est illustrée dans plusieurs dossiers : la prévention du harcèlement scolaire (avec le programme pHARe et le numéro 3018), la valorisation du métier d’enseignant et la promotion d’une école plus inclusive. Il a également joué un rôle clé dans la coordination nationale des réformes de programmes et des évaluations.
Un parcours au service de l’école publique
Chevalier de l’ordre national du Mérite depuis 2016 et de la Légion d’honneur depuis 2023, Édouard Geffray incarne une génération de hauts fonctionnaires engagés dans la transformation de l’école publique. Son profil – à la croisée du droit, de la pédagogie et du management – en fait l’un des acteurs les plus expérimentés du système éducatif français.
À 47 ans, il reste fidèle à la même ligne directrice : défendre une éducation qui protège, qui forme et qui ouvre des perspectives. Sa devise pourrait tenir en une phrase souvent reprise dans ses discours : « L’école n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, c’est le premier espace de citoyenneté. »
Ce qu’il faut retenir
- Nom : Édouard Jean Gabriel Geffray
- Naissance : 2 octobre 1978 à Épinay-sur-Seine
- Formation : Université Paris-Sorbonne, Sciences Po Paris, ENA (promotion Romain Gary)
- Carrière : Conseil d’État, CNIL, ministère de la Justice, ministère de l’Éducation nationale
- Poste actuel : Ministre de l’Éducation nationale depuis octobre 2025
- Distinctions : Chevalier de l’ordre national du Mérite, Chevalier de la Légion d’honneur
De l’ENA aux plus hautes fonctions ministérielles, le parcours d’Édouard Geffray illustre celui d’un homme de dossiers passionné par l’école et convaincu que l’éducation reste la clé du progrès collectif.