Le mémo express
| Indicateur | Ce que ça mesure | Formule (version simple) | Où trouver la donnée | Fréquence |
|---|---|---|---|---|
| PIB | Richesse produite sur un territoire | PIB = C + I + G + (X − M) | Insee / Eurostat / Banque mondiale | Trimestrielle / annuelle |
| Taux de chômage | Part des actifs sans emploi (définition BIT) | Chômage (%) = Chômeurs / Population active | Insee / ILOSTAT | Trimestrielle |
| Balance des transactions courantes | Échanges de biens, services et revenus avec le monde | Courant = (X − M) biens + services + revenus | Banque de France / FMI | Mensuelle / trimestrielle |
| Dette publique | Ensemble des emprunts des administrations publiques | Dette/PIB = Encours de dette / PIB | Insee / Eurostat | Trimestrielle |
| Inflation (IPC) | Variation moyenne des prix à la consommation | Inflation (%) = Δ IPC sur 12 mois | Insee / Eurostat (IPCH) | Mensuelle |
1. PIB : le thermomètre de l’activité
Le produit intérieur brut mesure la valeur de tous les biens et services finaux produits sur un territoire. Il existe trois approches cohérentes : dépenses (la plus pédagogique), revenus et valeur ajoutée. On distingue le PIB réel (corrigé de l’inflation) et le PIB nominal.
Pourquoi c’est utile
Suivre la croissance (variation du PIB réel) aide à repérer les phases d’expansion ou de récession. Les investisseurs, recruteurs et décideurs publics s’en servent pour calibrer leurs choix.
Pièges à éviter
Le PIB ne dit pas tout : inégalités, bien-être, environnement restent hors champ. Des compléments comme le « PIB par habitant », des indicateurs de pouvoir d’achat ou les agrégats « verts » apportent du contexte.
« La prospérité d’une nation ne peut guère se déduire d’une seule mesure du revenu national. » — Simon Kuznets
2. Taux de chômage : la jauge du marché du travail
Selon la définition du BIT, est chômeur·euse toute personne sans emploi, disponible rapidement et ayant recherché activement un poste. Le taux de chômage rapporte ce nombre à la population active (actifs occupés + chômeurs).
Pourquoi c’est utile
C’est un indicateur direct de sous-utilisation du travail. Il influence la consommation, les salaires et les décisions de banques centrales.
Pièges à éviter
Regarde aussi le halo du chômage (personnes proches du chômage mais non comptées), le sous-emploi (temps partiel subi) et le taux d’emploi (part des 15–64 ans en emploi). Un taux de chômage qui baisse parce que des gens sortent du marché du travail n’est pas une bonne nouvelle.
3. Balance des transactions courantes : le souffle extérieur
La balance courante comptabilise les échanges de biens, de services et de revenus (salaires, dividendes, intérêts) avec le reste du monde. Un solde positif indique qu’un pays épargne vis-à-vis du monde ; un solde négatif signale un besoin de financement externe.
Pourquoi c’est utile
Elle révèle la compétitivité (mix prix/hors prix), la spécialisation et la capacité à financer l’investissement. Elle éclaire aussi la pression sur la devise et la sensibilité aux chocs (énergie, tourisme, transport).
Pièges à éviter
Un déficit n’est pas forcément « mauvais » : s’il finance un investissement productif, il peut être soutenable. À l’inverse, un excédent basé sur une demande intérieure atone n’est pas un signe de santé sociale.
4. Dette publique : la contrainte intertemporelle
La dette publique regroupe les emprunts de l’État et des autres administrations. On la rapporte souvent au PIB pour juger de sa charge relative. Son coût dépend des taux d’intérêt et de la croissance nominale.
Pourquoi c’est utile
Elle conditionne la marge de manœuvre budgétaire (investissement, éducation, transition). Elle pèse aussi sur la prime de risque du pays et l’orientation de la politique économique.
Pièges à éviter
Méfie-toi du tout-ou-rien. Ce qui compte, c’est la dynamique : si la croissance nominale dépasse le taux d’intérêt, la dette peut se stabiliser plus facilement. À l’inverse, la hausse des taux peut créer un effet boule de neige si les déficits persistent.
5. Inflation (IPC) : la boussole du pouvoir d’achat
L’indice des prix à la consommation (IPC) suit l’évolution des prix d’un panier de biens et services typiques des ménages. On s’intéresse au glissement annuel (sur 12 mois) et parfois à l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentaire, plus volatils).
Pourquoi c’est utile
L’inflation influence les salaires, les taux d’intérêt, les loyers et la valeur réelle de l’épargne. Les banques centrales visent souvent une cible proche de 2 % à moyen terme.
Pièges à éviter
L’IPC reflète un panier moyen : ton inflation personnelle peut être différente. Regarde la ventilation par poste (logement, alimentation, transport) et l’IPCH pour comparer les pays européens.
Comment ils interagissent
Le petit moteur macro
Un choc de demande qui dope le PIB peut faire reculer le chômage, mais aussi tendre l’inflation. En réponse, la banque centrale peut relever ses taux directeurs, renchérissant la dette et modérant l’activité. De son côté, une hausse durable du prix de l’énergie détériore la balance courante tout en alimentant l’inflation : double peine si la production d’un pays est très dépendante des importations.
À surveiller ensemble
- PIB ↔ Chômage : relation d’Okun (empirique) entre croissance et emploi.
- Inflation ↔ Taux : quand l’inflation monte, les taux montent souvent aussi.
- Courant ↔ Croissance : un boom dopé par l’import peut creuser le déficit.
- Dette ↔ Taux ↔ PIB : la soutenabilité dépend du trio croissance, taux, déficit.
Checklist pour lire l’économie d’un pays en 60 secondes
1) Activité
PIB réel : accélère, stagne, recule ? PIB par habitant pour comparer.
2) Emploi
Chômage, taux d’emploi, sous-emploi : cohérents entre eux ?
3) Prix
Inflation globale et sous-jacente : la trajectoire est-elle compatible avec la cible ?
4) Extérieur
Balance courante : dépendance énergétique, spécialisation, tourisme.
5) Finances publiques
Dette/PIB et déficit : tendance, calendrier de roulement de la dette, sensibilité aux taux.
Pour aller plus loin, sans te perdre
- Sources officielles : Insee, Eurostat, Banque de France, FMI.
- Comparer toujours « volume » vs « valeur », et le court vs le moyen terme.
- Contexte : structure de l’économie (énergie, industrie, services), démographie, cadre monétaire.







