Le deal du siècle : 83 milliards pour plier le game
On pensait avoir tout vu avec le rachat de la Fox par Disney en 2019, mais Netflix vient de frapper encore plus fort. Après des semaines de suspense et une bataille acharnée contre d’autres mastodontes comme Paramount Skydance et Comcast, c’est bien la firme au N rouge qui a remporté la mise.
Concrètement, Netflix ne rachète pas toute la boutique les yeux fermés. L’accord prévoit une scission de Warner Bros. Discovery : Netflix récupère la crème de la crème, c’est-à-dire les studios de cinéma et de télévision ainsi que la plateforme de streaming HBO Max. Les chaînes de télévision linéaires, comme CNN, seront regroupées dans une entité à part.
L’opération devrait être finalisée d’ici 12 à 18 mois, probablement au troisième trimestre 2026, le temps que les régulateurs américains valident ce monopole naissant.
Batman, Jon Snow et Friends débarquent chez Netflix
C’est ce qui intéresse le plus les 300 millions d’abonnés actuels de la plateforme : le catalogue. En signant ce chèque, Netflix met la main sur des franchises légendaires qui manquaient cruellement à son offre pour devenir l’application de divertissement ultime.
Voici ce qui tombe dans l’escarcelle de Netflix :
- Le trésor HBO : L’intégralité des séries cultes comme Game of Thrones, Les Soprano, Succession, ainsi que les hits récents comme Euphoria, The White Lotus et The Last of Us.
- La magie des sagas : Les droits des films Harry Potter, mais aussi Le Seigneur des Anneaux, Matrix et Dune.
- L’univers DC Comics : Superman, Batman, Wonder Woman, Joker et toute la clique de James Gunn rejoignent la maison.
- Les classiques TV : La série Friends, monument de la pop culture, revient officiellement « à la maison ».
Ted Sarandos, le co-PDG de Netflix, ne cache pas son ambition : « Ensemble, nous pouvons contribuer à façonner l’avenir de la narration au XXIe siècle ».
Ce que ça change pour votre abonnement (et votre portefeuille)
C’est la question à 82 milliards : est-ce que ça va nous coûter plus cher ? Pour l’instant, Netflix reste vague, promettant surtout d’optimiser ses offres et d’enrichir les options de visionnage.
Cependant, l’acquisition de HBO Max et de son catalogue premium laisse présager une évolution des tarifs. L’objectif affiché est d’offrir « un choix encore plus large de titres de haute qualité ». Il est fort probable que l’on se dirige vers une fusion des services ou des packs « premium » incluant les contenus HBO, consolidant ainsi la position de Netflix comme le service de streaming incontournable, mais potentiellement plus onéreux.
Hollywood en PLS : la peur du monopole
Si les actionnaires de Warner se frottent les mains (l’action a pris 3 % en préouverture), tout le monde n’a pas le sourire à Los Angeles. Ce rachat est perçu par beaucoup comme une menace directe pour la diversité culturelle et le cinéma en salles.
Plusieurs voix s’élèvent déjà contre cette hégémonie :
- Les réalisateurs inquiets : James Cameron (Avatar, Titanic) a qualifié ce rachat potentiel de « catastrophe pour l’industrie du 7e art », craignant que Netflix ne privilégie sa plateforme au détriment des sorties cinéma.
- Les salles de cinéma : L’association Cinema United parle d’une « menace sans précédent », redoutant que les blockbusters Warner ne finissent directement sur le petit écran.
- La Maison Blanche : L’exécutif américain surveille de près l’opération, craignant une position dominante trop forte sur le marché des contenus.
Netflix a tenté de rassurer en promettant de maintenir la distribution des films Warner dans les salles obscures, mais la Directors Guild of America a déjà convoqué une réunion d’urgence pour protéger la liberté créative de ses membres.
