BTS Métiers de l’eau

Objectifs de la formation

Le BTS Métiers de l’eau te prépare à occuper un poste opérationnel dès la sortie d’études. Tu sauras :

• conduire une station d’eau potable ou une station d’épuration en respectant les objectifs de qualité, de coût et de délai ;
• mettre en œuvre les procédés physico-chimiques et biologiques (coagulation–floculation, décantation, filtration, ozonation, UV, boues activées, MBR) ;
• exploiter des réseaux d’eau : sectorisation, recherche de fuites, régulation de pression, comptage ;
• réaliser des analyses d’eau (pH, turbidité, DBO5, DCO, nitrates, phosphates, conductivité, chlore libre) avec traçabilité ;
• utiliser l’automatisme et la télégestion (supervision, alarmes, capteurs) pour sécuriser l’exploitation ;
• appliquer la sécurité au poste (risques chimiques, H₂S, espaces confinés) et protéger le milieu naturel ;
• élaborer des rapports, interpréter des indicateurs et proposer des améliorations.

A qui s’adresse le bts métiers de l’eau ?

Ce diplôme convient aux profils curieux, investis et sensibles aux enjeux de durabilité. Tu aimes la chimie, la biologie, l’hydraulique et tu veux un métier utile au quotidien ? Tu te reconnais dans un environnement technique où l’on mesure, ajuste, vérifie et documente ? Le BTS Métiers de l’eau est un choix pertinent.

Programme du bts métiers de l’eau

Le programme mêle sciences, procédés, exploitation de réseaux et outils numériques. Tu alternes cours théoriques, TP, projets et périodes en entreprise pour consolider des compétences concrètes.

Sciences appliquées et fondamentaux

• mathématiques : statistiques simples, conversions, bilans, débits, corrélations ;
• physique–chimie : réactions d’oxydation, cinétique, transferts, dosage ;
• biochimie–microbiologie de l’eau : flore utile et pathogène, paramètres biologiques, biofilms ;
• hydraulique : pertes de charge, pompes, vannes, régulation de pression.

Génie des procédés de traitement

• captage et potabilisation : dégrillage, coagulation–floculation, décantation lamellaire, filtre à sable/charbon, désinfection (chlore, ozone, UV) ;
• assainissement des eaux usées : prétraitements, boues activées, nitrification–dénitrification, membranes (MBR), traitement tertiaire ;
• traitement des boues : épaississement, déshydratation, digestion, valorisation ;
• eaux industrielles : déminéralisation, osmose inverse, neutralisation, gestion des effluents spécifiques.

Exploitation des réseaux et instrumentation

• distribution : réservoirs, surpresseurs, chlorations de sécurité, comptage, sectorisation ;
• collecte : bassins d’orage, postes de relèvement, curage, gestion des eaux pluviales ;
• automatisme et télégestion : capteurs, automates, supervision, alarmes, consignations ;
• métrologie : étalonnage, incertitudes, qualité des mesures.

Réglementation, gestion et communication

• réglementation de l’eau potable et de l’assainissement, normes de rejet, obligations de surveillance ;
• économie–gestion : coûts d’exploitation, marchés publics, indicateurs de performance ;
• qualité, hygiène, sécurité, environnement : plans de prévention, traçabilité, plans d’échantillonnage ;
• communication : rapports, tableaux de bord, présentations aux élus, relation usagers.

Organisation des volumes horaires

Deux ans de formation rythmés par des cours généraux et professionnels. Tu retrouves par exemple : culture générale et anglais (en lien avec l’eau et l’industrie), maths, physique–chimie, biochimie–microbiologie, génie des procédés, hydraulique, automatisme–régulation–télégestion, économie–gestion, accompagnement personnalisé puis tutorat de projet.

Synthèse rapide du diplôme

Compétences que tu vas développer

• conduite de procédés : régler un pH, doser un coagulant, piloter une aération ;
• diagnostic : interpréter une dérive de turbidité, trouver une cause, proposer une action ;
• contrôle qualité : prélèvements, analyses, validation des résultats ;
• gestion des réseaux : pressions, débits, sectorisation, programme anti-fuites ;
• sécurité : risques chimiques, H₂S, espaces confinés, consignations ;
• communication : rapports, tableaux de bord, sensibilisation des usagers.

Exemples de mises en situation et d’évaluation

Stages et alternance : apprendre sur le terrain

Tu effectues 12 à 13 semaines de stages réparties sur les deux années (5–6 semaines en première année, 6–7 en deuxième). Ces périodes te placent face aux réalités de l’exploitation : astreintes, saisonnalité, visites réglementaires, contrôles inopinés. En alternance, tu gagnes une expérience forte et une insertion rapide : tu conduis des unités, suis des audits, participes aux bilans annuels.

Missions fréquentes en entreprise

• mettre au point un jar-test et ajuster les dosages ;
• suivre une courbe de chloration sur réseau et sécuriser les points sensibles ;
• réaliser un plan d’échantillonnage et des analyses normées ;
• contribuer à une campagne de sectorisation pour améliorer le rendement ;
• rédiger un rapport avec propositions d’actions correctives.

Une semaine type pendant la formation

Admission et candidature

La candidature s’effectue sur Parcoursup. Prépare un dossier solide : bulletins, projet de formation motivé, CV, éventuelles expériences (stages, service civique, engagement associatif). Certaines structures demandent un entretien pour vérifier la motivation et l’adéquation au métier.

Comment soigner ton dossier sur parcoursup

• explique ton intérêt pour l’eau et l’environnement avec un exemple concret (visite d’usine, projet scientifique, stage) ;
• mets en avant tes points forts en sciences et ton sens de la rigueur ;
• montre que tu connais le rythme de l’exploitation (astreintes, mesures, procédures) ;
• ajoute un mini-portfolio : compte rendu de TP, graphique de suivi, petite étude.

Initial ou alternance : que choisir ?

Après le bts métiers de l’eau : métiers et évolutions

Insertion professionnelle

• technicien de traitement : conduite d’unités, réglages, contrôles, rapports ;
• technicien réseaux : sectorisation, fuites, maintenance, qualité ;
• technicien de laboratoire : prélèvements, analyses, validation et traçabilité ;
• agent d’exploitation : supervision, rondes, interventions, consignations ;
• assistant d’exploitation : suivi d’indicateurs, planification, reporting.

Secteurs qui recrutent

• sociétés de gestion de l’eau et de l’assainissement ;
• collectivités, syndicats des eaux, régies ;
• industries consommatrices d’eau (agroalimentaire, chimie, papeterie, électronique) ;
• bureaux d’études, laboratoires, sociétés de mesures et d’audits.

Poursuites d’études possibles

• licences professionnelles : exploitation des services d’eau, traitement des eaux, réseaux et environnement ;
• bachelors orientés management environnemental ou gestion des installations ;
• écoles d’ingénieurs via admissions parallèles (souvent après une mise à niveau/ATS) pour viser des postes de pilotage ou de conception.

Outils et appareils que tu apprendras à utiliser

• photomètres, sondes multiparamètres, turbidimètres ;
• débitmètres, enregistreurs, data loggers ;
• automates, supervisions, alarmes et historiques ;
• équipements de sécurité : détecteurs de gaz, EPI, kits de confinement.

Conseils pour réussir le diplôme

• apprends à interpréter des courbes (chlore, turbidité, oxygène dissous) ;
• entraîne-toi aux calculs simples : dilution, dosage, bilans massiques ;
• soigne ta traçabilité : carnets de bord, horodatage, signatures ;
• anticipe : une légère dérive aujourd’hui peut devenir un défaut demain ;
• garde un réflexe sécurité : ne banalise pas un espace confiné ou un produit chimique.

Erreurs fréquentes à éviter

• négliger l’étalonnage des appareils, source de mesures fausses ;
• oublier l’impact de la température sur la désinfection et les réactions ;
• modifier un réglage sans consignation ni communication à l’équipe ;
• confondre action corrective et rustine : documente, vérifie, pérennise ;
• ignorer une alarme de télégestion par habitude.

Exemple de parcours de projet pendant le bts

Témoignage d’étudiant

« En BTS Métiers de l’eau, j’ai compris que la qualité se gagne au quotidien. Mon stage en station m’a appris à lire les courbes, à réagir vite et à sécuriser les usagers. Voir une eau trouble devenir potable, c’est motivant, surtout quand nos réglages font la différence. »

Focus sur la sécurité et l’environnement

La sécurité n’est pas négociable. Tu apprends les gestes pour manipuler des réactifs, travailler en espace confiné, intervenir près d’un postede relèvement ou d’un bassin. Côté environnement, tu mesures l’impact, tu réduis la consommation d’énergie, tu évites les rejets accidentels et tu valorises les boues quand c’est possible.

Exemples de questions techniques que tu sauras traiter

• comment ajuster la chloration quand l’eau brute change de qualité ;
• quel temps de contact viser pour une désinfection efficace ;
• comment repérer une fuite à partir de données de nuit ;
• quels paramètres suivre pour éviter une montée de DCO au rejet ;
• comment construire un tableau de bord utile pour l’exploitant.

Points à valoriser dans ton cv

• un projet mené de A à Z (diagnostic → essais → résultats → standard) ;
• maîtrise d’un outil de supervision et d’appareils d’analyses ;
• un exemple de rapport clair avec données et recommandations ;
• une initiative sécurité (procédure, fiche réflexe, formation interne) ;
• des indicateurs suivis sur plusieurs semaines avec interprétation.

Checklist d’avant-candidature

• CV à jour avec mots-clés traitement, réseaux, analyses, sécurité ;
• projet motivé précis sur Parcoursup ;
• exemples concrets de rigueur (compte rendu, graphiques, relevés) ;
• références d’un professeur ou d’un tuteur de stage ;
• disponibilités pour alternance ou stages.

Petit lexique utile

• DBO5 : demande biochimique en oxygène sur 5 jours ;
• DCO : demande chimique en oxygène ;
• MBR : bioréacteur à membranes ;
• télégestion : pilotage à distance d’installations ;
• sectorisation : découpage du réseau pour suivre les débits et détecter les fuites.