La DJ Barbara Butch, connue pour son engagement en faveur de l’inclusivité et de la diversité, a annoncé lundi avoir déposé une plainte pour cyberharcèlement suite à sa participation à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, le 26 juillet dernier.
Dans une déclaration émouvante publiée sur Instagram, elle a partagé son expérience de harcèlement en ligne, soulignant la gravité des menaces et des insultes qu’elle a reçues depuis sa performance.
Une vague de haine
Barbara Butch a révélé être la cible d’une campagne de cyberharcèlement particulièrement virulente depuis son apparition lors de la cérémonie.
« Menacée de mort, de torture et de viol, elle est également visée par de nombreuses injures à caractère antisémite, homophobe, sexiste et grossophobe », indique le communiqué de son avocate, Audrey Msellati, partagé sur les réseaux sociaux.
Ces attaques ont été déclenchées par sa participation à un tableau intitulé « Festivité », interprété par certains comme une référence à « La Cène » de Léonard de Vinci, bien que le concepteur de la cérémonie, Thomas Jolly, ait précisé qu’il s’agissait d’une « grande fête païenne ».
La réaction de Barbara Butch
Face à cette vague de haine, Barbara Butch a exprimé sa déception et sa détermination.
« Si dans un premier temps j’ai décidé de ne pas prendre la parole pour laisser les haters s’apaiser, les messages que je reçois sont de plus en plus extrêmes. Tout cela pour avoir eu la chance de représenter la diversité de mon pays par l’art et la musique, aux côtés d’autres artistes et performers que j’admire », a-t-elle déclaré sur Instagram.
Elle a souligné son engagement pour l’amour et l’inclusivité, des valeurs qu’elle considère essentielles pour contrer la haine et les divisions.
Un tableau controversé
Le tableau « Festivité » lors de la cérémonie d’ouverture des JO a été l’un des moments marquants, mettant en scène des drag queens et autres performers dans une célébration flamboyante. Certains téléspectateurs, principalement issus de la droite conservatrice, ont critiqué cette performance, y voyant une forme de blasphème. La Conférence des évêques de France a même exprimé son mécontentement face à ce qu’elle a perçu comme une dérision du christianisme. Cependant, Thomas Jolly a fermement démenti toute intention de moquerie religieuse, affirmant que la scène représentait une fête païenne et non une parodie religieuse.
Barbara Butch, visage emblématique de la nuit parisienne et de la communauté LGBTQ+, refuse de se laisser intimider par cette vague de cyberharcèlement.
« N’en déplaise à certains, j’existe. Je n’ai jamais eu honte de qui je suis et j’assume tout – y compris mes choix artistiques. Toute ma vie, j’ai refusé d’être une victime : je ne me tairai pas », a-t-elle écrit dans son post Instagram.
Elle a également déclaré qu’elle ne craignait pas ceux qui se cachent derrière des pseudonymes pour exprimer leur haine et qu’elle les combattrait sans relâche.
Engagement et reconnaissance
Barbara Butch n’est pas étrangère à l’activisme. Elle est une figure de proue dans la lutte contre le harcèlement, particulièrement contre l’homophobie et la grossophobie. En 2021, elle a été élue personnalité LGBTQ+ de l’année lors des Out d’Or pour son engagement. Sa participation à la cérémonie des JO était une extension de sa vision de l’inclusivité et de la célébration de la diversité.
Sa plainte pour cyberharcèlement marque une étape importante dans la lutte contre la violence en ligne. Barbara Butch espère que son action encouragera d’autres victimes de cyberharcèlement à se manifester et à demander justice. Son message final, empreint d’espoir et de résilience, appelle à la tolérance et à l’acceptation.
« Je suis engagée, et je suis fière. Fière de qui je suis, de ce que je suis, et de ce que j’incarne, pour mes proches, et pour des millions de Français. Ma France, c’est la France! », a-t-elle conclu.
En partageant son histoire et en portant plainte, Barbara Butch continue de défendre les valeurs d’inclusivité et de respect, et montre qu’il est possible de résister face à la haine, même lorsqu’elle est véhiculée de manière anonyme et virulente sur Internet.