818 000 emplois de moins qu’annoncé en 2024 aux Etats-Unis

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Le marché de l’emploi aux États-Unis connaît un ralentissement plus marqué que ce qui avait été initialement anticipé, avec 818 000 emplois de moins créés entre avril 2023 et mars 2024 par rapport aux chiffres publiés précédemment, selon les révisions annoncées par le gouvernement. Cette révision importante, la plus grande en 15 ans, reflète un ajustement significatif des données, signalant un essoufflement plus précoce du marché du travail.

En moyenne, la croissance mensuelle de l’emploi pour l’année se terminant en mars 2024 s’est établie à 174 000 nouveaux postes par mois, en baisse par rapport aux 242 000 initialement estimés. Cette réduction de 68 000 emplois par mois renforce l’idée que le marché du travail américain entre dans une phase de modération, ce qui pourrait inciter la Réserve fédérale (Fed) à réviser sa politique monétaire en conséquence.

Les révisions touchent principalement les secteurs des services professionnels et commerciaux, des loisirs et de l’hôtellerie, où les chiffres ont été revus à la baisse de manière significative. En effet, 358 000 emplois de moins que prévu ont été créés dans les services professionnels et commerciaux, tandis que le secteur des loisirs et de l’hôtellerie affiche une baisse de 150 000 postes par rapport aux estimations initiales.

Cette révision intervient dans un contexte où le marché du travail montre des signes de faiblesse accrue. Le rapport sur l’emploi de juillet a déjà révélé une hausse du taux de chômage à 4,3 %, le niveau le plus élevé depuis octobre 2021, avec seulement 114 000 nouveaux emplois créés, bien en deçà des prévisions de 185 000. Ces chiffres confirment un ralentissement qui pourrait inciter la Fed à abaisser ses taux d’intérêt pour stimuler l’économie.

La Fed, qui a relevé son taux directeur 11 fois en 2022 et 2023 pour lutter contre une inflation galopante, pourrait désormais envisager de réduire ses taux lors de sa prochaine réunion en septembre. L’inflation ayant considérablement ralenti, passant de 9,1 % en juin 2022 à 2,9 %, les conditions semblent favorables à un assouplissement de la politique monétaire.

Cependant, malgré ces ajustements, la Fed pourrait adopter une approche graduelle en réduisant ses taux par paliers de 25 points de base plutôt que de 50 points de base, comme l’ont souligné certains économistes. Cette prudence reflète une volonté de ne pas perturber davantage une économie déjà fragile, même si la nécessité de soutenir la croissance devient plus pressante.

Les marchés financiers ont réagi de manière mitigée à ces annonces. À la Bourse de Paris, le Cac 40 a progressé de 0,48 % et à New York, le S&P 500 a enregistré une légère hausse de 0,3 %, indiquant que les investisseurs anticipent désormais un assouplissement monétaire de la Fed pour compenser le ralentissement du marché du travail.

Sur le front des entreprises, les résultats sont contrastés. Target a annoncé une augmentation de 2 % de ses ventes comparables au deuxième trimestre, dépassant les attentes des analystes, tandis que Macy’s a abaissé ses prévisions de ventes annuelles, citant une concurrence accrue qui rend les consommateurs plus sélectifs. Cette divergence montre que, bien que certains secteurs parviennent à tirer leur épingle du jeu, d’autres peinent à s’adapter aux nouvelles conditions économiques.

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