À Paris, seuls 44 % des étudiants sont inscrits à l’université

Les universités de Paris comptent seulement 44 % d’étudiants inscrits, soit 10 % de moins que la moyenne nationale. Ce chiffre révèle une tendance croissante à l’évitement des universités publiques, au profit des établissements privés dont les inscriptions explosent. Mais qu’est-ce qui motive cette migration vers le privé et pourquoi la fac souffre-t-elle d’une telle désaffection?
universite paris baisse inscriptions

Depuis quelques années, l’image des universités publiques s’est dégradée dans les représentations collectives. Notamment depuis 2017, l’idée que l’université est un « gâchis » où 60 % des étudiants échouent trois ans après le bac s’est répandue. Ce chiffre, bien que souvent utilisé sans être suffisamment étayé, a contribué à forger l’idée que l’université est une voie sans issue. Cela a renforcé une dynamique d’évitement des universités publiques, perçues comme un choix moins sûr pour l’avenir des étudiants.

Contrairement à la baisse des effectifs dans les universités publiques, les établissements privés connaissent une progression notable. En 2022-2023, le secteur privé a accueilli 767 000 étudiants, représentant 26,1 % des effectifs de l’enseignement supérieur, une augmentation de 1,2 point par rapport à 2021. Cette croissance s’explique notamment par le développement des filières privées et l’essor des écoles de commerce, de gestion et d’ingénieurs hors université. À Paris, seulement 44 % des étudiants sont inscrits à l’université, contre une moyenne nationale de 54 %. Dans certaines académies comme Nantes et Lyon, le secteur privé forme plus d’un tiers des étudiants.

Plusieurs raisons expliquent cette tendance à l’évitement. D’une part, il y a une dévalorisation symbolique des universités publiques dans le discours politique et médiatique. D’autre part, les filières privées sont perçues comme offrant de meilleures perspectives d’emploi et des formations plus en phase avec les exigences du marché du travail. La réforme de Parcoursup a également joué un rôle dans cette dynamique, en favorisant la sélection et en rendant l’accès à certaines filières publiques plus difficile.

Cette préférence croissante pour les établissements privés modifie le paysage de l’enseignement supérieur en France. Elle contribue à la diversification des parcours mais soulève aussi des questions sur l’égalité des chances et l’accessibilité de l’enseignement supérieur. La montée en puissance des établissements privés s’accompagne de coûts de scolarité plus élevés, ce qui peut créer des inégalités entre les étudiants en fonction de leur milieu social.

La baisse des inscriptions dans les universités publiques invite à repenser leur rôle et leur positionnement dans le système éducatif. Elles doivent faire face aux défis de la massification, de la diversification des publics et de l’adaptation aux besoins du marché du travail. Pour contrer l’évitement, il est crucial de renforcer l’attractivité des universités en offrant des formations plus professionnalisantes et en améliorant l’accompagnement des étudiants tout au long de leur parcours.

Actualités

A la recherche d'un établissement ?

Laissez-vous séduire par notre sélection des meilleures écoles près de chez vous !

Les formations à la une

Abonne toi à la Newsletter

Acquisition > Newsletter : Sidebar