Le rappeur Jul, véritable icône de la scène musicale française, se retrouve une nouvelle fois lié, bien malgré lui, à une affaire judiciaire complexe. Cette affaire concerne le meurtre de Karim Tir, son ancien manager, tragiquement abattu en 2014. Après un premier procès en 2023, les meurtriers ont vu leur peine alourdie lors du procès en appel qui vient de se conclure.
En première instance, les deux accusés, Mohamed Seghier et Juan-Gino Marti, avaient été condamnés à 25 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat en bande organisée de Karim Tir, survenu en juin 2014 à Asnières-sur-Seine. Cependant, lors du procès en appel, la cour d’assises d’appel des Bouches-du-Rhône a décidé de durcir leur sanction, portant leur peine à 30 ans de réclusion.
Les deux hommes, bien qu’ayant toujours nié leur implication, ont été reconnus coupables du meurtre de l’ancien manager de Jul. Durant le procès, Mohamed Seghier a tenté de se défendre en affirmant qu’il n’était pas un tueur mais plutôt un voleur de voitures, tout en niant son rôle dans ce crime organisé.
Ce meurtre, bien que perpétré dans le cadre d’un conflit lié au trafic de drogues, a directement impacté la carrière de Jul, qui avait débuté avec Karim Tir à ses côtés. En effet, c’est ce dernier qui avait aidé Jul à percer dans l’industrie musicale après sa sortie de prison.
Bien que non impliqué directement dans cette affaire criminelle, Jul, de son vrai nom Julien Mari, a été appelé à témoigner lors du procès. Cependant, le rappeur ne s’est pas présenté à la cour, prétextant des engagements professionnels à l’étranger. Sa demande de dispense de comparution n’a pas été acceptée, et il a écopé d’une amende de 3 000 euros pour son absence.
L’avocate de Karim Tir, Me Ménya Arab-Tigrine, avait insisté sur l’importance de la présence de Jul au tribunal. L’artiste avait en effet passé la journée précédant l’assassinat avec son manager, et leur relation professionnelle et amicale aurait pu apporter des éléments de réponse cruciaux au tribunal.
Karim Tir, avant de se lancer dans la production musicale, avait un lourd passé de délinquant. Après avoir purgé une peine de cinq ans de prison pour trafic de stupéfiants, il avait décidé de se reconvertir dans l’industrie de la musique, où il a notamment découvert et managé Jul. Malheureusement, ce passé trouble est rapidement revenu le hanter, conduisant à son assassinat dans un contexte de vendetta entre gangs marseillais impliqués dans le trafic de drogue.
Les deux accusés, Seghier et Marti, bien qu’ayant nié leur participation, ont été désignés par l’accusation comme les auteurs de cet assassinat en bande organisée. Les témoignages et preuves ont suffi à établir leur culpabilité, malgré les protestations de leurs avocats, qui ont plaidé l’acquittement.
Pour Jul, cette affaire est une ombre qui plane sur une carrière pourtant exemplaire. Suivi par des millions de fans et cumulant les succès musicaux, le rappeur marseillais se retrouve malgré tout lié à des événements tragiques de son passé. Si la justice a tranché en faveur d’une peine alourdie pour les meurtriers, Jul devra, lui, payer son amende pour non-comparution.
Cette histoire, bien que douloureuse, rappelle la complexité de certaines trajectoires dans le monde de la musique, où le succès côtoie parfois des parcours de vie marqués par la violence et les drames personnels.
