Le député Hugo Prevost, élu en juillet 2024 pour représenter la première circonscription de l’Isère, a été exclu du groupe La France insoumise (LFI) suite à des accusations graves de violences sexuelles. L’affaire, révélée en octobre 2024, soulève de nombreuses questions sur la gestion des violences sexistes au sein des partis politiques et les réactions qui en découlent.
Que s’est-il passé ?
Les accusations portées contre Hugo Prevost concernent des faits antérieurs à son élection en 2024. Selon un communiqué du groupe LFI, ces événements sont jugés suffisamment graves pour nécessiter une exclusion immédiate du député. Le Comité de vigilance contre les violences sexistes et sexuelles (CVSS) de LFI a été saisi fin septembre 2024, après avoir pris connaissance des témoignages concernant des comportements inappropriés de la part de l’élu.
Ces faits, qui pourraient relever d’infractions pénales, s’étalent sur une période allant de 2020 à 2024, selon le syndicat étudiant L’Union étudiante, cofondé par Hugo Prevost. Les accusations incluent des faits de harcèlement moral et sexuel, ainsi que des schémas de prédation, qui auraient perduré même après son départ du syndicat en mars 2024.
Après une audition du député par une délégation mandatée par La France insoumise, la gravité et le caractère systémique des faits reprochés ont conduit à son exclusion du groupe parlementaire le 8 octobre 2024. Cette décision a été prise en conformité avec les principes de la charte de LFI, laquelle engage les candidats à défendre les valeurs féministes et à combattre les violences sexistes et sexuelles.
Le groupe parlementaire a tenu à rappeler que cette exclusion ne saurait remplacer une décision de justice. Toutefois, il affirme son engagement dans la lutte contre les violences sexistes, un sujet sensible au sein du parti, déjà ébranlé par des affaires similaires.
L’affaire Adrien Quatennens : un précédent pour LFI
Cette exclusion survient deux ans après l’affaire d’Adrien Quatennens, député de La France insoumise condamné pour violences conjugales en 2022. Ce dernier avait été temporairement écarté du groupe parlementaire avant de réintégrer les bancs de l’Assemblée nationale, suscitant un vif débat au sein du parti.
La gestion de l’affaire Quatennens a soulevé des interrogations quant à la manière dont LFI traite les accusations de violences faites aux femmes. Plusieurs membres de la formation politique, notamment des députées, avaient dénoncé le retour précipité du parlementaire après sa condamnation. Ce précédent a sans doute influencé la décision rapide d’exclure Hugo Prevost dans ce nouveau scandale.
Des témoignages accablants au sein de l’Union étudiante
Le syndicat L’Union étudiante, dont Hugo Prevost a été l’un des principaux responsables, a également réagi dans un communiqué. Il y est mentionné que de nombreux témoignages font état de comportements inappropriés de la part de l’ancien syndicaliste, allant du harcèlement sexuel au contrôle politique des femmes. Les faits reprochés s’étendraient sur plusieurs années, entre 2020 et 2024, et auraient continué après son départ de l’équipe nationale du syndicat.
L’Union étudiante dénonce des faits graves pénalement répréhensibles et réclame la démission du député, demandant à la justice de faire son travail. Le syndicat affirme également que certains des faits étaient connus depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, ce qui soulève des questions sur la gestion de ces accusations au sein du syndicat avant qu’elles ne soient rendues publiques.