Cette drogue est particulièrement populaire dans certains milieux festifs, où elle est prisée pour ses effets stimulants et hallucinogènes. Cependant, son aspect glamour, avec ses arômes de fruits comme la fraise ou la banane, cache une réalité dangereuse : une composition instable et imprévisible qui peut causer des effets graves sur la santé.
Composition et mode de consommation
La cocaïne rose n’a pas de formule fixe. En effet, elle peut contenir des quantités variables de substances telles que :
- MDMA : un stimulant psychédélique qui provoque des sensations d’euphorie, d’empathie et d’augmentation de l’énergie.
- Kétamine : un anesthésique connu pour ses effets dissociatifs, qui peut provoquer des hallucinations et une dépersonnalisation.
- 2C-B : un hallucinogène puissant avec des effets visuels intenses et une altération de la perception.
Ce mélange peut aussi inclure d’autres substances comme la méthamphétamine, des benzodiazépines, ou encore des traces de cocaïne, bien que cette dernière soit souvent absente. Il est généralement vendu sous forme de poudre ou de pilules, consommé par inhalation, parfois en le mélangeant à des boissons alcoolisées, ou plus rarement par injection.
Effets et dangers pour la santé
Les effets de la cocaïne rose varient en fonction des substances qu’elle contient. La MDMA procure une sensation de stimulation intense et de bien-être, tandis que la kétamine plonge l’utilisateur dans un état dissociatif avec des hallucinations. Cette combinaison peut sembler attrayante, mais elle présente des risques majeurs :
- Descente difficile : la prise de cocaïne rose peut entraîner une chute brutale de l’humeur, accompagnée de forte tristesse, d’anxiété ou d’idées suicidaires.
- Risques d’overdose : le surdosage en kétamine peut entraîner des pertes de conscience, des difficultés respiratoires et, dans les cas extrêmes, une overdose mortelle.
- Dissociation et K-Hole : la kétamine peut provoquer un état appelé K-Hole, où l’utilisateur se retrouve totalement désorienté, incapable de bouger ou de parler, avec une sensation d’imminence de mort.
De plus, les utilisateurs peuvent développer une dépendance psychologique, et la nature imprévisible du mélange rend chaque prise potentiellement mortelle.
Une drogue à la mode dans les milieux festifs
Depuis quelques années, la cocaïne rose a gagné en popularité, notamment dans les clubs et free-parties d’Europe et d’Amérique latine. En Espagne, par exemple, des saisies importantes de cette drogue ont eu lieu, particulièrement à Ibiza, lieu emblématique des soirées festives. La France n’est pas épargnée non plus, puisque la cocaïne rose y a été détectée pour la première fois en 2022, selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).
Ce qui rend cette drogue encore plus dangereuse, c’est qu’elle est souvent difficilement identifiable par les consommateurs et même par les forces de l’ordre. En effet, la composition du produit peut varier d’un lot à l’autre, et les tests de dépistage classiques ne sont pas toujours adaptés pour en détecter la présence exacte. Cela la rend particulièrement imprévisible et dangereuse.
Prix élevé et marketing trompeur
La cocaïne rose est souvent commercialisée comme un produit haut de gamme. Elle est vendue à des prix pouvant atteindre 100 euros le gramme, bien plus cher que la kétamine ou la MDMA classiques. Ce positionnement, ainsi que son aspect attrayant, contribuent à son succès auprès d’un public jeune, en quête d’expériences fortes et nouvelles.
Le marketing trompeur autour de cette drogue repose en grande partie sur son nom, qui évoque à tort la cocaïne, une drogue bien connue et souvent associée à un statut social élevé. Ce stratagème attire les jeunes consommateurs, qui ne se rendent pas compte qu’ils consomment un mélange potentiellement plus dangereux que la cocaïne elle-même.
Mesures de prévention et réduction des risques
Face à la montée en puissance de la cocaïne rose, il devient urgent de renforcer les mesures de prévention et de réduction des risques. L’une des solutions consiste à améliorer l’accès à des kits de vérification des drogues, permettant aux utilisateurs de tester la composition de leurs produits avant de les consommer. Cela permettrait de détecter les substances dangereuses et de limiter les cas d’overdose.
Par ailleurs, les campagnes de sensibilisation doivent être intensifiées, notamment auprès des jeunes dans les milieux festifs, pour leur faire prendre conscience des dangers de cette drogue. Les autorités sanitaires en Europe, et particulièrement en France, mettent déjà en place des programmes d’information, mais l’évolution rapide des nouvelles substances sur le marché nécessite une réaction rapide.
