Ces médias, représentés par plusieurs organisations telles que l’Apig, la FNPS, le SEPM, le Spiil et le Geste, alertent sur la captation de leurs articles par des IA génératives comme ChatGPT sans leur consentement.
Une captation massive des contenus journalistiques
Les services d’IA, nourris par des données prélevées sur Internet, répondent directement aux internautes sans les renvoyer vers les sources d’origine. Cette situation inquiète fortement les professionnels de l’information qui craignent une dépendance croissante du public à des réponses synthétiques au détriment d’un accès direct aux articles de presse.
Les organisations signataires réclament la mise en place de trois principes fondamentaux pour assurer une collaboration équitable entre la presse et les entreprises d’IA.
Première condition : respecter le choix des producteurs de contenu
Les médias demandent la possibilité de refuser ou d’accepter que leurs contenus soient utilisés pour entraîner des modèles d’IA. Actuellement, le système d’opt-out (opposition volontaire) n’est pas respecté par les plateformes, et les médias veulent le remplacer par un système d’opt-in, qui exige une autorisation préalable expresse avant toute exploitation.
Deuxième condition : garantir la transparence des sources
Les informations relayées par les IA doivent mentionner clairement leurs sources originales. Les journalistes et les médias doivent être informés lorsque leurs articles sont réutilisés par des systèmes automatisés, et des contreparties financières doivent être envisagées.
Troisième condition : assurer une juste rémunération des contenus
Les entreprises d’IA bénéficient de millions d’articles de presse sans contrepartie, mettant en péril le modèle économique des médias. Pour préserver la pluralité de l’information, les ayants droit doivent recevoir une juste rétribution pour l’utilisation de leurs contenus.
Des négociations déjà tentées, mais bloquées
En juin 2024, plusieurs organisations de presse avaient appelé les entreprises d’IA à ouvrir des discussions. Cependant, OpenAI, la société à l’origine de ChatGPT, a refusé de négocier avec un groupe de médias, préférant des accords individuels, comme celui signé avec Le Monde en mars 2024.
De même, en janvier 2025, l’Agence France-Presse (AFP) a conclu un accord avec la start-up Mistral AI, permettant à cette IA française d’utiliser ses dépêches.
Avant l’IA, les médias avaient déjà affronté les grands acteurs du numérique pour la reconnaissance de leurs droits. En 2019, les groupes de presse avaient obtenu la mise en place du droit voisin, qui oblige Google et Facebook à rémunérer les médias pour la reprise de leurs articles.
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