Les médicaments concernés par l’interdiction
Les produits visés contiennent tous de la pseudoéphédrine, une molécule utilisée pour décongestionner les voies nasales. Voici la liste des médicaments désormais soumis à prescription médicale :
- Actifed Rhume
- Actifed Rhume jour et nuit
- Dolirhume Paracétamol et Pseudoéphédrine
- Dolirhumepro Paracétamol Pseudoéphédrine et Doxylamine
- Humex Rhume
- Nurofen Rhume
- Rhinadvil Rhume Ibuprofène/Pseudoéphédrine
- Rhinadvilcaps Rhume Ibuprofène/Pseudoéphédrine
Ces médicaments étaient largement accessibles jusqu’à présent pour soulager les symptômes bénins du rhume, comme le nez bouché.
Les risques associés à la pseudoéphédrine
Bien que les effets secondaires graves soient rares, ils incluent des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Entre 2012 et 2018, 307 cas graves ont été recensés en France, selon l’ANSM. Les autorités sanitaires insistent sur le fait que ces risques, même infimes, ne justifient pas l’utilisation de ces traitements pour un rhume qui guérit généralement en quelques jours.
Depuis plusieurs années, l’ANSM cherchait à limiter l’usage de ces vasoconstricteurs par différentes mesures, notamment l’interdiction de publicité en 2018 et des campagnes de sensibilisation auprès des professionnels de santé. Cependant, une augmentation des ventes a été observée ces derniers mois, malgré une forte baisse initiale suite aux recommandations de l’ANSM fin 2023.
La décision récente vise à réduire l’exposition au risque en rendant obligatoire une consultation médicale pour obtenir ces médicaments.
Le débat autour de cette mesure
Le point de vue des autorités sanitaires
L’ANSM justifie cette interdiction par le caractère bénin du rhume, qui ne nécessite pas de prise de risques pour des traitements aux potentiels effets graves. L’agence rappelle que d’autres options, telles que des solutions salines ou des sprays nasaux, sont disponibles pour soulager les symptômes.
Les réserves des pharmaciens
Certains pharmaciens estiment que cette mesure complique l’accès des patients à des solutions rapides, surtout dans un contexte où il peut être difficile d’obtenir un rendez-vous médical. Cependant, des sociétés savantes, comme celles des médecins généralistes et des ORL, soutiennent cette décision, jugeant que ces médicaments n’ont pas leur place dans la prise en charge des rhumes.
Une réglementation encadrée par l’europe
Une interdiction totale de ces médicaments en France aurait nécessité un avis de l’Agence européenne des médicaments (EMA), qui a estimé que les risques associés à ces produits ne justifiaient pas leur retrait complet. La France a donc choisi de limiter leur accès par la voie de la prescription médicale.
Quelles alternatives pour traiter un rhume ?
Pour décongestionner le nez ou apaiser les symptômes du rhume, plusieurs solutions sûres sont disponibles :
- Utiliser des sprays à base de solution saline ou d’eau de mer.
- Privilégier des traitements à base de paracétamol pour soulager les maux de tête ou la fièvre.
- Boire beaucoup d’eau pour fluidifier les sécrétions nasales.
- Maintenir un air humide à l’intérieur pour éviter la sécheresse des muqueuses.
Les experts rappellent que la majorité des rhumes sont d’origine virale et se résorbent spontanément en quelques jours sans nécessiter de traitement médicamenteux lourd.