Un timing parfait pour une évasion imprévue
Vers 21h30, Angel est au troisième étage du tribunal, dans l’attente d’un passage devant la juge des libertés et de la détention. Il est temporairement sans menottes lorsque l’un des policiers l’autorise à se rendre aux toilettes. En un éclair, il s’engouffre dans l’escalier et descend les étages à toute vitesse.
Connaissant visiblement bien les lieux, Angel évite les couloirs fermés et choisit le chemin vers l’entrée principale du palais. Il croise un agent de sécurité incendie, ralentit, observe discrètement les portes, puis suit deux avocats qui sortent. La porte est ouverte. C’est sa chance. Il quitte le tribunal en courant vers la place du Marché, sous les yeux ébahis de quelques passants.
Des recherches lancées immédiatement
Très vite, la brigade anticriminalité est mobilisée. Les premières fouilles ont lieu au domicile d’Angel et à celui de la victime présumée. Cette dernière est placée en sécurité pour prévenir tout risque de représailles. La police ratisse les alentours et interroge les riverains.
Plus tard dans la nuit, un homme appelle le 17 pour signaler qu’un inconnu est monté de force dans sa voiture, après avoir été repéré caché dans un buisson. L’individu lui aurait demandé à être déposé près de la gare de Versailles-Chantiers avant de disparaître à nouveau. Ce témoignage est rapidement pris au sérieux.
Des images vidéos à la rescousse
Les caméras de surveillance autour de la gare révèlent qu’Angel a été vu en compagnie d’un autre homme. Ensemble, ils ont été filmés entrant dans un immeuble de la rue des Chantiers. La piste mène ensuite vers l’hôpital privé des Franciscaines, puis jusqu’au pont Colbert. Malgré l’aide d’un chien pisteur, Angel reste introuvable.
Une enquête confiée à la DCOS
Angel n’en est pas à son premier passage dans les murs du palais. Il aurait déjà fréquenté le bâtiment dans d’autres affaires, ce qui expliquerait sa parfaite connaissance du lieu. Cette fois, il était poursuivi dans une affaire grave, une tentative de meurtre survenue le 25 janvier à Verneuil-sur-Seine. La victime, un jeune de 20 ans, avait été blessée par balle à l’omoplate.
L’adolescent a été inscrit au fichier des personnes recherchées. La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) prend le relais pour mener l’enquête et tenter de retrouver le jeune homme. Son évasion pose aussi des questions sur les failles de sécurité et la gestion des escortes judiciaires.
Un jeune en fuite, peu préparé
Selon les premières hypothèses des enquêteurs, Angel ne semble pas avoir planifié sa cavale longtemps à l’avance. Il ne dispose ni de ressources financières, ni de téléphone, ni même de carte d’identité. Ce manque de préparation pourrait jouer en faveur des forces de l’ordre dans les jours à venir.
Chaque mouvement autour des points stratégiques de Versailles est désormais observé. Des unités supplémentaires ont été déployées pour contrôler les gares, les arrêts de bus, et certains immeubles de la ville. L’affaire, suivie de près, est un rappel brutal que certaines défaillances dans le système judiciaire peuvent avoir des conséquences immédiates et graves.
