Angie : une femme, deux morts, une vérité dérangeante

Deux morts, un même nom, et une toile de mensonges tissée avec précision. La mini-série « Angie : une femme, deux morts, une vérité dérangeante », disponible sur Netflix, nous plonge dans une affaire criminelle troublante mêlant usurpation d’identité, manipulation psychologique et meurtre. Au cœur du récit : María Ángeles Molina, alias Angi, une femme au passé obscur, liée à deux drames mortels à douze ans d’intervalle.
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Un meurtre qui secoue Barcelone

Dans un appartement de location à Barcelone, la police découvre le corps sans vie d’Ana Páez, styliste de 35 ans. Nue, un sac plastique scotché sur la tête, elle aurait été droguée avant d’être étouffée. Les enquêteurs pensent d’abord à un jeu sexuel extrême ou à une agression. Mais très vite, tous les indices mènent à une figure insaisissable : Angi.

Angi avait tout prévu. Elle avait loué l’appartement sous le nom d’Ana, retiré 600 € de son compte, et utilisé une perruque pour ne pas être reconnue sur les caméras de surveillance. Le plus glaçant : elle avait même récupéré du sperme auprès de deux hommes dans un bordel, pour faire croire à un viol. Mais son plan s’effondre.

“Sans yaourts ni lait concentré, je ne suis rien.” — Angi, devant la cour

Une femme, plusieurs visages

Derrière son image de femme brillante, Angi construisait une vie de mensonges. Elle se faisait passer pour psychologue, avocate, entrepreneuse ou même atteinte d’un cancer. Elle a manipulé son entourage pendant des années, jusqu’à orchestrer l’escroquerie ultime : usurper l’identité de sa propre amie.

Entre avril 2006 et fin 2007, elle a souscrit à plusieurs assurances-vie et prêts bancaires au nom d’Ana Páez. L’objectif ? Toucher plus d’un million d’euros après sa mort. Elle a aussi utilisé l’identité d’une autre femme, Susana B., dont elle avait volé les papiers dans un simple magasin de photocopies.

Un premier mort oublié, puis réexaminé

Douze ans plus tôt, en 1996, Angi perd son mari, Juan Antonio Álvarez Litben. Officiellement mort de cause naturelle, son décès n’a jamais été élucidé. Mais après le meurtre d’Ana, les autorités rouvrent le dossier. Les similitudes sont trop troublantes.

L’homme, homme d’affaires, laissait derrière lui un bel héritage, que récupère Angi. Le doute plane. Des policiers retraités et des détectives affirment que tout était déjà suspect à l’époque. Pourtant, aucune preuve formelle ne permet de la condamner. Cette seconde affaire demeure un mystère non résolu.

Une enquête titanesque pour percer les apparences

Le réalisateur Carlos Agulló a mené un travail colossal avec son équipe. Plus de 2 000 pages de dossiers judiciaires, plus de 60 témoignages ont été analysés. L’objectif : comprendre comment Angi a pu manipuler autant de personnes, pendant aussi longtemps, sans être démasquée.

“C’était un jeu de miroirs permanent.” — Carlos Agulló, réalisateur

Le format de la mini-série est divisé en deux parties. La première revient sur le meurtre d’Ana Páez, avec toutes les preuves accablantes. La seconde explore la mort inexpliquée de Juan Antonio et pousse les spectateurs à reconsidérer le passé d’Angi sous un jour bien plus sombre.

Une diffusion sous tension

Initialement prévue pour le 1ᵉʳ mai 2025, la diffusion est suspendue à la dernière minute. Angi, depuis sa prison, engage des poursuites contre Netflix pour utilisation d’images personnelles sans autorisation. Résultat : les épisodes sont brièvement retirés de la plateforme.

Ce n’est que le 25 juillet 2025 que la série réapparaît, légèrement modifiée. Certaines images litigieuses ont été retirées. Une preuve de plus que même enfermée, Angi cherche à garder la main sur son image publique. Une prolongation réelle de son pouvoir de manipulation.

Un true crime à l’espagnole qui fait froid dans le dos

Angi : une femme, deux morts, une vérité dérangeante n’est pas qu’un récit de meurtre. C’est aussi un portrait psychologique complexe d’une manipulatrice hors norme, qui a su s’infiltrer dans la vie des autres jusqu’à les détruire. Pour les passionnés de true crime, c’est une immersion dans une affaire où les apparences sont souvent plus trompeuses que les preuves.

Disponible sur Netflix, cette docu-série réalisée avec minutie est un mélange efficace de témoignages, d’archives judiciaires et d’analyses, qui continue de faire parler bien après le générique de fin.

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