La maire de Paris, Anne Hidalgo, a officiellement déclaré qu’elle ne briguerait pas un troisième mandat lors des élections municipales de 2026. Élue pour la première fois en 2014, puis réélue en 2020, elle a affirmé dans une interview au Monde que cette décision avait été prise de longue date. Elle a expliqué vouloir se consacrer pleinement à ses responsabilités jusqu’à la fin de son mandat, tout en préparant une transition sereine.
Un bilan de deux mandats
Durant ses deux mandats, Anne Hidalgo a marqué la capitale française par plusieurs initiatives emblématiques :
- Transition écologique : mise en place de nombreuses pistes cyclables, piétonnisation des quais de Seine et réduction de la circulation automobile.
- Logements sociaux : augmentation significative des logements accessibles à Paris.
- Jeux olympiques 2024 : une organisation saluée qui a transformé l’image de la ville, notamment grâce aux événements en plein cœur de Paris.
Cependant, son passage à la tête de la mairie n’a pas été exempt de critiques, notamment sur la propreté de la ville et la gestion des grands travaux qui ont suscité des controverses parmi les Parisiens.
Rémi Féraud : son successeur désigné
Anne Hidalgo a choisi de soutenir Rémi Féraud, sénateur et président du groupe Paris en commun, pour lui succéder. Cet ancien maire du 10ᵉ arrondissement est un proche collaborateur de la maire sortante. Selon Hidalgo, il incarne la continuité des projets entamés tout en apportant une nouvelle vision pour Paris.
Rémi Féraud a pour mission de rassembler les forces de gauche, en excluant toutefois La France insoumise (LFI). La maire sortante espère que les écologistes et les communistes rejoindront Féraud dès le premier tour des municipales pour former une alliance solide. Cette stratégie vise à prolonger l’héritage de la gauche parisienne, au pouvoir depuis 2001.
Emmanuel Grégoire : le rival inattendu
L’ancien premier adjoint d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, s’est également déclaré candidat à la mairie de Paris. Actuellement député, il affirme vouloir incarner la réconciliation des Parisiens après les divisions des dernières années. Cependant, cette candidature n’a pas reçu le soutien de la maire sortante, qui estime qu’il « ne peut pas être candidat à tout ».
Les relations entre Anne Hidalgo et Emmanuel Grégoire se sont détériorées au fil des années, rendant leur collaboration difficile. Cette rivalité pourrait affaiblir le camp socialiste en 2026, si aucune stratégie d’union n’est trouvée.
Une carrière politique après 2026
Si Anne Hidalgo quitte la mairie de Paris, elle ne met pas fin à sa carrière politique. Elle a exprimé son souhait de continuer à œuvrer pour la justice climatique à l’échelle nationale et internationale. Des rumeurs circulent quant à une éventuelle prise de poste à la tête de la fondation Bloomberg à Bruxelles, spécialisée dans les initiatives écologiques.
Anne Hidalgo veut également contribuer à l’émergence d’une force sociale-démocrate et écologiste en France. Elle a salué le rôle de l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, qu’elle voit comme un potentiel leader de ce mouvement. Ce projet s’inscrit dans sa vision d’une gauche renouvelée et tournée vers les enjeux environnementaux.
Les élections municipales de 2026 s’annoncent cruciales pour la gauche parisienne. Avec plusieurs candidats potentiels et des divisions internes, le défi sera de préserver l’héritage d’Anne Hidalgo tout en proposant une vision unifiée pour Paris.
Face à une droite menée potentiellement par Rachida Dati et à une montée des écologistes, la gauche devra mobiliser largement pour maintenir son emprise sur la capitale. Rémi Féraud, soutenu par Hidalgo, devra incarner le renouvellement tout en consolidant l’unité de la majorité sortante.