Le célèbre youtubeur “Experimentboy”, de son vrai nom Baptiste Mortier-Dumont, a été condamné ce mardi 15 octobre par le tribunal de Val-de-Briey, en Meurthe-et-Moselle, pour des faits de corruption de mineurs. Cette affaire, qui a choqué sa communauté en ligne et au-delà, met en lumière les dangers potentiels de l’influence des personnalités publiques sur les réseaux sociaux. Âgé de 30 ans, Mortier-Dumont, suivi par un million d’abonnés sur YouTube, était accusé d’avoir exploité sa notoriété pour approcher de jeunes garçons et leur demander des images à caractère sexuel.
L’enquête qui a mené à cette condamnation a été déclenchée après le dépôt de six plaintes pour corruption de mineurs. Ces accusations concernent des faits qui auraient eu lieu sur une longue période, au cours de laquelle le youtubeur ciblait principalement des adolescents à travers sa communauté sur Twitter, selon des témoignages recueillis pendant le procès. Le schéma était souvent similaire : après avoir repéré de jeunes garçons, fans de sa chaîne de vulgarisation scientifique, il engageait des conversations avec eux, d’abord via des commentaires publics, avant de leur proposer des échanges privés. Très rapidement, il envoyait des contenus à caractère sexuel et demandait des images similaires en retour.
Lors de l’audience qui s’est tenue en septembre dernier, le tribunal a mis en lumière les techniques employées par Mortier-Dumont pour manipuler ses jeunes victimes. L’avocat des plaignants, Thomas Kremser, représentant la Fondation pour l’enfance, a qualifié les faits de “pédophilie” et insisté sur la gravité des actes commis. Le parquet avait requis une peine de dix mois de prison avec sursis, mais le tribunal a été plus sévère en condamnant Baptiste Mortier-Dumont à 24 mois de prison avec sursis.
En plus de cette peine, plusieurs mesures restrictives ont été imposées. Mortier-Dumont a désormais l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes pendant une durée de trois ans, et il est interdit à vie d’exercer toute activité en lien avec des mineurs. De plus, il a été inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes, une mesure qui vise à surveiller de près ses futures interactions et à empêcher de nouveaux incidents.