Un homme en noir devenu légende
Surnommé « l’homme en noir », Thierry Ardisson a marqué plusieurs générations avec ses émissions cultes comme « Lunettes noires pour nuits blanches », « Tout le monde en parle » ou encore « Salut les Terriens ! ». Maître dans l’art de l’interview coup de poing, il assumait sa volonté de choquer et de faire réagir, loin des formats aseptisés.
Son épouse, la journaliste Audrey Crespo-Mara, a confirmé la nouvelle via un message transmis à l’AFP.
« Thierry est parti comme il a vécu. En homme courageux et libre. Avec ses enfants et les miens, nous étions unis autour de lui. Jusqu’à son dernier souffle. »
Un parcours atypique entre publicité, musique et télévision
Avant d’imposer son style unique sur les plateaux télé, Ardisson a débuté dans la publicité. C’est là qu’il développe son sens de la punchline et du concept. On lui doit des slogans devenus cultes comme « Lapeyre, y en a pas deux » ou « Quand c’est trop, c’est Tropico ».
Mais c’est à la télévision qu’il explose, en mêlant culture populaire, propos sans filtre et invités inattendus. Il adorait mélanger les genres : « une pute, un archevêque », disait-il souvent pour résumer ses plateaux. Son style clivant faisait grincer des dents autant qu’il fidélisait des millions de spectateurs.
Des interviews devenues cultes
Il n’avait pas peur d’aborder les sujets sensibles, souvent tabous à l’époque : sexualité, drogue, politique, religion. Ardisson posait les questions que personne d’autre n’osait. Il revendiquait sa position d’intervieweur-dentiste : précis, froid, efficace.
« Je ne suis pas là pour être gentil. Je veux qu’on s’en souvienne. »
Un combat discret contre la maladie
Depuis plusieurs mois, Thierry Ardisson luttait contre un carcinome du foie, maladie issue d’une cirrhose provoquée par une ancienne hépatite C. Malgré les traitements, son état s’était aggravé ces dernières semaines.
Connu pour sa transparence, il évoquait parfois sa santé, sans entrer dans les détails. Dans son livre L’Homme en noir, publié en mai 2025, il évoquait déjà sa fin avec une lucidité désarmante. Ce projet autobiographique sonnait presque comme une préparation à son départ.
Audrey Crespo-Mara, son dernier amour
Depuis 2009, Thierry Ardisson partageait sa vie avec la journaliste Audrey Crespo-Mara, qu’il avait épousée en 2014. Il parlait souvent d’elle comme de « la femme qui l’avait apaisé ». Ensemble, ils formaient un couple discret mais soudé. Elle prépare actuellement un documentaire intimiste sur l’animateur, bientôt diffusé sur TMC.
Un homme aux multiples facettes
Entre provocation et poésie, Thierry Ardisson savait manier les contrastes. Il était à la fois fan de Gainsbourg et de The Velvet Underground, passionné de politique mais méfiant des élites, royaliste mais allergique à l’hypocrisie.
« Ce que j’ai toujours voulu, c’est qu’on dise de moi : ce mec-là avait des idées. »
Et des idées, il en avait. Des centaines d’heures d’archives en témoignent. À travers ArdiTube, sa chaîne développée avec l’INA, il espérait transmettre aux plus jeunes le goût d’une télévision libre, curieuse, irrévérencieuse.