Bientôt la fin du service national universel ?

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Depuis son lancement en 2019, le Service National Universel (SNU), promesse de campagne d’Emmanuel Macron, suscite des critiques de tous bords politiques. Ce dispositif, visant à renforcer la cohésion nationale par des stages de volontariat et des missions d’intérêt général pour les jeunes, fait face à des contestations croissantes quant à son coût et à son efficacité. En 2024, les commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat ont voté pour la suppression de ce programme dans le budget de l’État, relançant ainsi le débat sur l’avenir du SNU.

Historique et objectifs du SNU

Le SNU a été introduit pour offrir aux jeunes français une expérience de vie collective, favoriser leur engagement civique et leur inculquer des valeurs républicaines. Le programme inclut un séjour de cohésion d’une durée de deux semaines, suivi d’une mission d’intérêt général de deux semaines supplémentaires. Les activités sont axées sur le civisme, l’égalité des chances et le renforcement du lien social, avec des journées structurées comprenant la levée des couleurs et le port de l’uniforme.

Malgré ses intentions positives, le SNU a rencontré des obstacles majeurs, tant sur le plan logistique que budgétaire. La Cour des comptes a révélé un coût annuel pour sa généralisation estimé entre 3,5 et 5 milliards d’euros, entraînant de vives réactions de la part des parlementaires et du public, qui remettent en question sa viabilité et son impact réel sur la jeunesse.

Un budget redirigé et des coupes annoncées

Le 30 octobre 2024, les commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat ont voté pour une suppression progressive du financement du SNU dans le budget de l’État. À l’Assemblée, les parlementaires de gauche ont réussi à réaffecter les 128 millions d’euros initialement alloués au SNU vers le sport amateur, considérant que le programme n’a pas atteint ses objectifs. Pierrick Courbon, député socialiste, qualifie le dispositif de « gadget présidentiel » et d’« hérésie budgétaire ».

Le Sénat, où la majorité est traditionnellement plus favorable aux initiatives gouvernementales, a également voté en faveur d’une réduction de 100 millions d’euros dans les crédits alloués au SNU. Eric Jeansannetas, sénateur et rapporteur des crédits de la jeunesse, a souligné le manque de « plus-value suffisante » du SNU, estimant qu’après cinq ans d’expérimentation, les objectifs semblent stagner.

Face aux coûts élevés et aux doutes sur l’efficacité du SNU, le ministre des Sports et de la Jeunesse, Gil Avérous, a récemment admis que le gouvernement ne disposait pas des moyens pour une généralisation du SNU dans son budget actuel. Il a affirmé que le dispositif ne serait pas généralisé en 2025 et a laissé entendre qu’une mise en œuvre en 2026 serait improbable. Toutefois, bien que le ministre ait qualifié le SNU de « dispositif en panne », il a précisé que le gouvernement n’envisageait pas de le supprimer complètement et encourageait une réévaluation de son contenu et de ses modalités.

Des critiques et des appels à la réforme

Les avis des parlementaires divergent sur l’avenir du SNU. Tandis que certains élus estiment que le programme a échoué dans ses objectifs initiaux, d’autres voient en lui un potentiel d’engagement civique pour la jeunesse, à condition de réévaluer sa mise en œuvre. À gauche, les élus du Nouveau Front populaire ont qualifié le SNU de programme coûteux et inadapté, tandis que certains parlementaires de droite ont également commencé à douter de sa pertinence au vu des coûts élevés.

En septembre 2024, la Cour des comptes a publié un rapport cinglant sur le SNU, soulignant les dépenses disproportionnées par rapport aux bénéfices observés et appelant à une réorientation des fonds vers des initiatives plus directement bénéfiques pour les jeunes, telles que l’éducation et l’accès à l’emploi.

Quelles alternatives pour l’engagement des jeunes ?

Face aux critiques sur l’efficacité du SNU, certains parlementaires et experts proposent de réorienter les fonds vers des programmes de soutien à l’éducation et à l’intégration professionnelle. En réinvestissant dans des initiatives locales, le gouvernement pourrait offrir aux jeunes des opportunités d’engagement plus concrètes et de véritables perspectives d’avenir, tout en renforçant les liens communautaires.

Plusieurs voix au Sénat et à l’Assemblée suggèrent également de renforcer les dispositifs d’engagement civique déjà existants, comme le service civique. Ce programme, qui permet aux jeunes de s’engager dans des missions sociales, éducatives ou environnementales, est jugé moins coûteux et plus ciblé.

Le SNU, bien que lancé avec de grands espoirs en 2019, se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Les décisions budgétaires en cours et les discussions sur l’efficacité du programme détermineront l’avenir de ce dispositif. Le vote final sur le budget du SNU se tiendra dans les prochains mois, et il est possible que le gouvernement décide de modifier ou de réduire drastiquement ce programme pour répondre aux besoins et attentes de la société tout en s’alignant sur les impératifs financiers.

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