Ce que les talibans interdisent aux femmes afghanes

Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans ont imposé une série de restrictions draconiennes aux femmes afghanes. Ces mesures, motivées par une interprétation ultra-rigoriste de la loi islamique, visent à éliminer progressivement les femmes de l’espace public et à les soumettre à un contrôle strict dans leur quotidien.
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Les principales interdictions imposées aux femmes

Interdictions éducatives et professionnelles

  • Étudier au-delà du primaire : Les lycées et les universités sont désormais inaccessibles aux Afghanes.
  • Travailler dans la fonction publique : Les emplois dans l’administration leur sont formellement interdits.
  • Donner des cours ou enseigner dans des institutions éducatives : Même l’enseignement, autrefois un refuge pour certaines femmes, leur est en grande partie interdit.

Restrictions sur la liberté de mouvement

  • Voyager seul : Une femme ne peut quitter son domicile sans un chaperon masculin (mahram).
  • Conduire une voiture : Les femmes sont privées du droit de conduire, les rendant totalement dépendantes des hommes pour leurs déplacements.
  • Utiliser des taxis : Voyager seule en taxi est proscrit, limitant encore plus leur liberté de mouvement.

Interdictions liées à la vie sociale et culturelle

  • Participer à des manifestations : Toute forme de protestation publique est réprimée.
  • Aller dans les parcs, salles de sport et salons de beauté : Les lieux de loisirs sont désormais interdits.
  • Chanter ou réciter de la poésie en public : Les expressions culturelles féminines sont strictement bannies.
  • Lire le Coran à haute voix en public : Même la pratique religieuse est restreinte.

L’effacement progressif des femmes

Les femmes doivent se conformer à des règles vestimentaires strictes, comme le port de la burqa intégrale, qui couvre entièrement leur corps et leur visage. Les vêtements lumineux et les talons hauts, susceptibles d’attirer l’attention, sont également prohibés. Les femmes ne peuvent parler fort à l’intérieur de leur maison ou s’adresser à des hommes qu’elles ne connaissent pas.

En décembre 2024, les talibans ont introduit une nouvelle directive exigeant que les fenêtres des habitations soient obstruées si elles donnent sur des espaces où les femmes peuvent être vues. Le chef suprême des talibans affirme que ces mesures visent à prévenir des « actes obscènes ». Les bâtiments en construction doivent désormais être conformes à ces exigences sous peine de sanctions.

Les Nations unies qualifient cette situation d’apartheid de genre, soulignant l’ampleur des discriminations subies par les Afghanes. Les restrictions s’appliquent à presque tous les aspects de leur vie, les confinant dans un isolement social, économique et culturel.

Les radios et télévisions locales ont cessé de diffuser des voix féminines. Certaines femmes journalistes ont été contraintes de quitter le pays ou de cesser leur activité. Les talibans justifient leurs actions en invoquant une interprétation stricte de la charia, qu’ils considèrent comme garante des droits des Afghanes, malgré les preuves accablantes de leur oppression.

Lire aussi : les talibans interdisent aux femmes de parler entre elles


Les restrictions imposées par les talibans visent non seulement à éliminer les femmes de la sphère publique, mais également à contrôler leur quotidien dans la sphère privée. Qu’il s’agisse d’interdire l’utilisation des smartphones ou de réglementer les interactions sociales, le régime taliban continue de resserrer son emprise sur les femmes, les privant de leurs droits fondamentaux. Ces interdictions, combinées à l’absence d’éducation et d’opportunités économiques, condamnent des millions d’Afghanes à une existence marginalisée et silencieuse.

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