Le 7 septembre 2024, une mobilisation nationale a eu lieu en France, orchestrée par La France insoumise et des organisations de jeunesse, pour protester contre la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre. Cet événement a rassemblé un grand nombre de manifestants à travers tout le pays, bien que les chiffres varient considérablement entre les sources officielles et les organisateurs.
Une mobilisation de grande ampleur
D’après le ministère de l’Intérieur, environ 110 000 personnes ont défilé dans toute la France pour exprimer leur opposition à la décision du président Emmanuel Macron de nommer Michel Barnier à Matignon, au lieu de Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire (NFP). Ce choix, perçu comme un « coup de force » par l’opposition, a galvanisé les rangs des manifestants dans plusieurs grandes villes, dont Paris, où le cœur de la contestation s’est exprimé.
En revanche, les organisateurs, notamment La France insoumise, ont revendiqué des chiffres bien plus élevés, affirmant que 300 000 manifestants étaient présents dans tout le pays, avec 160 000 personnes uniquement dans la capitale. Cette disparité dans les chiffres n’est pas inhabituelle lors de telles manifestations, mais elle reflète l’ampleur de l’indignation qui règne au sein d’une partie de la population française.
Paris, centre névralgique de la contestation
À Paris, la mobilisation a été particulièrement significative. Le cortège a débuté à 14h30 de la place de la Bastille et s’est dirigé vers la place de la Nation, un trajet symbolique dans les mouvements sociaux en France. Selon la préfecture de police de Paris, 26 000 personnes ont participé à la marche dans la capitale, bien que La France insoumise ait avancé le chiffre de 160 000 manifestants. Cinq arrestations ont eu lieu pour divers délits, dont des jets de projectiles et des dégradations.
Parmi les figures politiques présentes à Paris, Jean-Luc Mélenchon, ancien leader de La France insoumise, a pris la parole pour dénoncer ce qu’il a qualifié de « coup de force anti-démocratique ». Il a appelé à une « bataille de longue durée » contre le gouvernement de Michel Barnier, tout en promettant que son groupe parlementaire voterait la censure du nouveau gouvernement lors de sa présentation à l’Assemblée nationale.
La mobilisation ne s’est pas limitée à Paris. Des rassemblements ont également eu lieu dans plusieurs villes à travers la France. À Nantes, environ 2 500 personnes ont manifesté, selon les autorités, tandis que les organisateurs ont revendiqué 8 000 manifestants. La ville de Rennes a vu défiler 4 800 personnes, et des milliers d’autres se sont rassemblées à Marseille, Nice, et dans de nombreuses autres localités.
La colère des manifestants était principalement dirigée contre la décision d’Emmanuel Macron de nommer un Premier ministre perçu comme étant trop à droite et en décalage avec les résultats des législatives. Dans plusieurs cortèges, des slogans appelant à la démission de Macron ont été scandés, et des pancartes dénonçant une « trahison du vote populaire » étaient visibles.
L’un des motifs principaux de la colère est que le Nouveau Front populaire, arrivé en tête lors des législatives anticipées, s’attendait à voir l’un des siens nommé Premier ministre. La désignation de Michel Barnier, une figure de la droite, est perçue comme un affront à la volonté des électeurs. Plusieurs manifestants ont exprimé leur frustration face à ce qu’ils considèrent comme un déni de démocratie.