Une concentration de richesse hors norme
Oxfam alerte : les milliardaires détiennent désormais plus de 14 % du PIB mondial. À eux seuls, les 3 000 plus riches ont vu leur fortune croître de 6 500 milliards de dollars sur la même période. Cette croissance n’a rien d’un hasard. Elle résulte de politiques fiscales favorables, de dérégulations et d’un appui constant aux grandes fortunes par les structures internationales.
Entre 1995 et 2023, la richesse privée a bondi de 342 000 milliards de dollars. À titre de comparaison, la richesse publique mondiale n’a progressé que de 44 000 milliards. Cela signifie que l’espace d’action des États se réduit, au profit des acteurs privés, souvent peu ou pas régulés.
Évolution comparée
Type de richesse | Progression (1995-2023) |
---|---|
Richesse privée | +342 000 milliards $ |
Richesse publique | +44 000 milliards $ |
Un modèle économique à bout de souffle
Malgré les promesses de développement partagé, le système basé sur l’investissement privé comme moteur du progrès semble atteindre ses limites. En parallèle de cette croissance indécente des fortunes, les États réduisent leur aide vitale. D’ici 2026, les pays du G7 prévoient de baisser leur soutien de 28 % par rapport à 2024. Ce recul aura des effets dramatiques, notamment sur les soins de santé et la lutte contre les pandémies.
Des experts estiment que ces coupes pourraient entraîner près de 3 millions de décès évitables liés au VIH/SIDA d’ici 2030. Pendant que les fortunes s’envolent, les populations les plus vulnérables sont abandonnées.
Une fiscalité à revoir d’urgence
Une enquête mondiale montre que 90 % des personnes interrogées soutiennent la taxation des ultra-riches pour financer les services publics. Pourtant, les États hésitent à agir. Oxfam propose une taxation minimale de 2 % sur les fortunes extrêmes, ce qui permettrait de récupérer jusqu’à 250 milliards de dollars chaque année.
Comparaison avec les besoins essentiels
Objectif | Montant estimé nécessaire (annuel) | Richesse des 1 % |
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Éradication de la pauvreté | 1 540 milliards $ | 33 900 milliards $ |
Santé universelle dans les pays pauvres | 400 milliards $ | 33 900 milliards $ |
Des pistes pour rééquilibrer le système
Oxfam appelle les gouvernements à changer de cap. Il ne s’agit plus seulement de moraliser, mais de réorienter les financements vers le bien commun. Cela passe par :
- Une taxation équitable des ultra-riches
- Une revalorisation de l’aide publique au développement
- Des investissements publics massifs dans les services essentiels
- Une refonte de l’architecture de la dette
La mobilisation des jeunes est cruciale. Refuser un modèle basé sur l’accumulation infinie et exiger des comptes aux dirigeants, c’est aussi agir pour un futur plus juste. Le moment est venu de remettre le collectif au cœur des décisions économiques.