Dès 2029, la dénatalité fera chuter les effectifs dans l’enseignement supérieur

baisse natalité étudiant

Un nouveau régime démographique en France

Selon l’économiste Maxime Sbaihi, la France est entrée dans un nouveau régime démographique. Après des années de croissance, le pays connaît désormais une baisse continue des naissances. Cette dynamique touche déjà les écoles primaires et les collèges, atteindra les lycées d’ici peu, puis frappera directement l’enseignement supérieur.

Cette mutation n’est pas seulement une affaire d’effectifs scolaires. Elle reflète un changement profond : moins de jeunes, plus de seniors, et une pression grandissante sur l’équilibre entre générations.

Des projections claires pour l’enseignement supérieur

Les projections publiées par le Haut commissariat à la stratégie et au plan sont sans appel. Dès 2029, les inscriptions en première année d’études supérieures commenceront à baisser. La tendance s’accélérera à partir de 2033. En chiffres :

  • -8 % de nouveaux étudiants d’ici 2035 par rapport à aujourd’hui
  • -20 % à l’horizon 2042

Ces prévisions supposent que la proportion de bacheliers poursuivant leurs études reste stable. Si ce n’était pas le cas, le recul pourrait être encore plus marqué.

Une baisse déjà visible dans le primaire et le secondaire

Le phénomène est déjà palpable. Depuis 2015, le premier degré (maternelles et écoles primaires) a perdu 500 000 élèves, soit une chute de 8 %. Les collèges enregistrent des baisses depuis 2020. Quant aux lycées, ils seront directement concernés dès 2025. Autrement dit, la vague est en train de remonter toute la chaîne éducative.

Un marché du travail bientôt sous pression

La dénatalité ne s’arrête pas aux portes de l’école. Elle se prolonge sur le marché du travail. La population en âge de travailler (15-64 ans) est déjà en recul depuis 2011. Même avec un solde migratoire positif de 70 000 personnes par an, les prévisions indiquent une baisse de 7 % d’ici 2050.

Le problème est simple : chaque année, environ 670 000 personnes partent à la retraite, alors que seulement 640 000 nouveaux actifs arrivent. Ce décalage crée un déficit qui risque de durer toute la décennie 2030.

Un pic attendu en 2035

Pour l’instant, la population active continue d’augmenter légèrement, grâce à deux leviers : le recul de l’âge de la retraite et la montée en puissance de l’apprentissage. Mais cette croissance est temporaire. Un pic de 31,2 millions d’actifs est attendu en 2035. Ensuite, la courbe repartira à la baisse.

« La dénatalité va devenir le facteur principal de raréfaction de la main-d’œuvre », prévient Maxime Sbaihi.

Quels scénarios pour l’avenir ?

Face à cette marée descendante, plusieurs pistes sont évoquées. Travailler plus longtemps, automatiser certaines tâches, ou encore repenser la politique migratoire pour compenser le déficit démographique. Mais ces solutions ne sont pas neutres et suscitent déjà des débats.

Pour les jeunes générations, cette évolution change la donne. Moins de concurrence dans les amphis peut sembler positif, mais elle s’accompagnera d’un marché du travail en tension, où les secteurs en manque de main-d’œuvre chercheront à recruter activement. Cela pourrait offrir des opportunités inédites, mais aussi accentuer certaines inégalités.

Un enjeu qui concerne toute une génération

Pour les étudiants d’aujourd’hui et de demain, cette transition démographique est un élément central. Elle touche à la fois la formation, l’insertion professionnelle et la manière dont la société va répartir ses ressources entre jeunes actifs et retraités. Comprendre ces dynamiques, c’est anticiper un futur où la rareté de la jeunesse deviendra un fait structurant.

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