Selon le syndicat FO Justice, cette action est perçue comme une injustice, alors que les conditions de travail des agents restent difficiles.
« Nos collègues doivent composer avec un manque de moyens criant, et pendant ce temps, on offre des massages à des criminels ! », dénonce Jérôme Combelles, secrétaire du syndicat FO pénitentiaire Seysses.
En plus des soins du visage, d’autres activités de loisirs sont proposées aux détenus. Récemment, la prison de Seysses a accueilli des cours de danse country et envisage des séances de yoga dans les semaines à venir. Pour les syndicats, ces initiatives vont trop loin et donnent une image trop complaisante de la réclusion.
« Il y a des violeurs, des kidnappeurs et des criminels dangereux dans cette prison. Quel message envoie-t-on aux victimes et à leurs familles ? », s’interroge un représentant du Syndicat des surveillants pénitentiaires (SPS).
La colère des surveillants pénitentiaires ne se limite pas aux soins de bien-être. Ils pointent du doigt un manque criant de considération pour leur propre condition de travail.
« Quatre agents en formation ont dû payer eux-mêmes leur repas début février, faute de budget », rappelle David, représentant local du SPS.
« Nos familles aussi aimeraient profiter d’activités gratuites, mais visiblement, la priorité est ailleurs. » Cette perception d’un « Club Med » pénitentiaire ne passe pas dans un contexte où la justice manque de moyens.
Face à la polémique, l’entourage du ministre de la Justice a tenu à préciser que ces activités ont été mises en place avant l’arrivée de Gérald Darmanin. « Un travail est en cours pour mettre fin à ces initiatives et remettre du bon sens en détention », a indiqué une source proche du ministère.
Le syndicat FO Justice exige quant à lui que ce type d’activité soit immédiatement suspendu. L’organisation syndicale redoute que de telles initiatives ne se généralisent et détournent les prisons de leur vocation première : l’exécution des peines et la sécurité de la société.
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