El Hussein Khenfri, l’auteur de l’incendie de la synagogue de la Grande-Motte

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Dans la soirée de samedi 24 août 2024, El Hussein Khenfri, un Algérien de 33 ans, a été interpellé par les forces de l’ordre, suspecté d’être l’auteur de l’attaque antisémite sur la synagogue Beth Yaacov de La Grande-Motte.

Ce qu’on sait du parcours d’El Hussein Khenfri

El Hussein Khenfri est arrivé en France il y a une dizaine d’années. De nationalité algérienne, il a acquis la nationalité française grâce à la naissance de son enfant, actuellement en bas âge, qui vit avec sa mère. Khenfri a vécu entre La Grande-Motte et Nîmes, mais sa vie en France semble avoir été marquée par des difficultés. Il était connu des services de police pour des infractions liées à la consommation de stupéfiants, mais il n’était pas fiché pour des activités terroristes.

Le samedi matin du 24 août 2024, Khenfri aurait mis le feu à la synagogue Beth Yaacov de La Grande-Motte. Des caméras de vidéosurveillance ont capté ses mouvements, montrant un homme déterminé, portant un drapeau palestinien et un keffieh rouge, équipé de bouteilles contenant un liquide suspect. Lors de son acte, deux véhicules ont été incendiés et des départs de feu ont été constatés sur deux portes de la synagogue.

Après l’attaque, Khenfri a pris la fuite, déclenchant une chasse à l’homme qui a mobilisé plus de 200 policiers. Il a été localisé grâce à son téléphone portable dans un immeuble du quartier de Pissevin à Nîmes, où il squattait un appartement inoccupé. Lors de son interpellation, il a ouvert le feu sur les forces de l’ordre, blessant un policier, avant d’être lui-même blessé au visage par les tirs de riposte des forces d’élite du RAID. Malgré ses blessures, son pronostic vital n’est pas engagé.

Les motivations précises d’El Hussein Khenfri restent floues, mais son acte s’inscrit dans un contexte de montée des actes antisémites en France, un phénomène que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a récemment souligné, mentionnant une augmentation de 200 % de ces actes au premier semestre 2024. Deux personnes de son entourage ont également été placées en garde à vue, tandis que l’enquête se poursuit pour déterminer les circonstances exactes de l’attaque et des éventuels complices.

Un quartier sous tension

Le quartier de Pissevin à Nîmes, où Khenfri a été arrêté, est connu pour sa tension. Il s’agit du même quartier où, un an auparavant, le jeune Fayed, 10 ans, avait été tragiquement tué par balles. Ce secteur compte un nombre important de personnes fichées S, ce qui en fait une zone de surveillance accrue pour les autorités.

L’attaque contre la synagogue a suscité une onde de choc et une réponse ferme des autorités ainsi que des leaders religieux. Mgr Turini, archevêque de Montpellier, a exprimé sa solidarité avec la communauté juive, dénonçant fermement cet acte et affirmant la nécessité de maintenir un dialogue de paix entre les communautés. Une manifestation citoyenne, organisée par le Crif Languedoc Roussillon, est prévue ce mardi 27 août à Montpellier pour témoigner du rejet de l’antisémitisme.

Alors que les enquêtes continuent, l’arrestation d’El Hussein Khenfri marque un tournant dans cette affaire, mais soulève aussi des questions sur les motivations profondes et les réseaux qui pourraient être impliqués dans cet acte de haine.

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