Une championne propulsée dans une affaire mondiale
Vainqueure dans la catégorie des -66 kg, Imane Khelif avait ébloui le public lors des JO de Paris. Mais très vite, des rumeurs ont émergé, amplifiées par des figures politiques et médiatiques conservatrices. Le débat a explosé avec la fuite d’un rapport médical révélant un caryotype masculin, laissant entendre que la boxeuse serait :
biologiquement de sexe masculin
Face aux polémiques, la jeune fédération World Boxing (reconnue par le CIO) a tranché. Désormais, tous les athlètes de plus de 18 ans doivent fournir un test PCR génétique pour confirmer leur sexe à la naissance. Le test détecte la présence du gène SRY, marqueur du chromosome Y, indicateur du sexe biologique masculin.
L’objectif annoncé est d’assurer des compétitions justes entre hommes et femmes. La fédération insiste : seules les personnes identifiées génétiquement comme femmes pourront participer aux épreuves féminines. Si Khelif refuse le test ou si celui-ci confirme la présence du chromosome Y, elle pourrait être définitivement écartée du circuit international.
Une fuite qui secoue la boxe mondiale
Le rapport médical, relayé par la presse britannique, daterait de mars 2023 et aurait été réalisé en Inde. Il mentionne des résultats « anormaux », et révèle un caryotype XY. L’origine de la fuite reste floue, mais les conséquences sont bien réelles : la légitimité de la victoire de Khelif est remise en cause et la pression s’accentue sur le Comité international olympique.
Certains sportifs et fédérations réclament plus de protection pour les athlètes féminines. D’autres dénoncent une discrimination déguisée, notamment à l’encontre des personnes intersexuées ou issues de pays du Sud. Khelif, née et élevée comme une fille, n’a jamais revendiqué autre chose que son identité féminine.
Plusieurs boxeuses ont exprimé leur gêne après l’avoir affrontée. Certaines déclarent ne jamais avoir ressenti autant de force chez une adversaire. Ces réactions ont alimenté les doutes, mais posent aussi la question des critères objectifs pour concourir dans une catégorie donnée.
L’avenir incertain d’une icône
Imane Khelif reste soutenue par une grande partie de la population algérienne. Des rassemblements ont eu lieu dans son village natal et sur les réseaux sociaux, où elle est devenue un symbole de résilience. Pourtant, son avenir dépend désormais d’une décision bureaucratique : passer ou non ce test imposé.
Les spécialistes soulignent que la performance sportive ne se résume pas aux chromosomes. La technique, le mental, l’entraînement et la stratégie jouent un rôle central. Imposer un critère purement biologique revient à exclure des profils atypiques sans considérer leur histoire ou leur mérite.
Au-delà du ring, l’histoire d’Imane Khelif interroge notre rapport à l’égalité, à la diversité et au respect de l’identité. Elle illustre les tensions croissantes entre science, genre et politique dans le monde du sport. Et même si le verdict reste suspendu, elle aura déjà marqué l’histoire à sa manière.