Maître Isabelle Crépin-Dehaene est une avocate connue pour sa défense acharnée de ses clients dans des affaires médiatiques complexes. Faisant partie du barreau depuis plusieurs années, elle a su imposer son style direct et parfois provocateur, qui ne laisse personne indifférent. Dans le cadre du procès Mazan, où elle défend deux des accusés, son nom a récemment fait la une des médias, mais cette fois pour des raisons polémiques.
Durant ce procès hautement médiatisé, qui concerne des accusations de viols en réunion avec soumission chimique, Isabelle Crépin-Dehaene s’est distinguée non seulement par sa plaidoirie, mais aussi par ses prises de positions publiques. L’affaire, suivie de près par l’opinion publique, a pris une tournure encore plus controversée suite à une publication de l’avocate sur LinkedIn, où elle a moqué l’initiative de l’influenceuse Nabilla Benattia Vergara. Cette dernière avait ouvert une cagnotte pour soutenir Gisèle Pélicot, la victime présumée, avant de finalement la fermer à la demande de cette dernière.
« Elle aurait pu vendre ses seins en plastique »
En réponse à la fermeture de la cagnotte, Maître Isabelle Crépin-Dehaene a publié une remarque cinglante sur son LinkedIn : « Dommage. Elle aurait pu vendre ses seins en plastique. » Ce commentaire, visant Nabilla, a provoqué une véritable onde de choc sur les réseaux sociaux. Le public s’est indigné face à ce qu’il a perçu comme une attaque sexiste et déplacée, d’autant plus que le contexte du procès est particulièrement sensible.
Loin de s’arrêter là, l’avocate a également critiqué la présence des manifestantes féministes qui se sont rassemblées à l’ouverture du procès, qualifiant leur action de « manifestation foireuse ». Ces propos ont amplifié la polémique, poussant certains internautes à remettre en question l’éthique professionnelle et la déontologie de l’avocate.
Face aux nombreuses critiques et à la vague d’indignation qui a suivi, Isabelle Crépin-Dehaene a réagi en publiant un nouveau message, cette fois pour annoncer qu’elle avait porté plainte contre ses détracteurs. Elle a insisté sur le fait qu’elle se battait pour la liberté d’expression et pour le droit à une défense libre, un principe fondamental de la justice.
Les déclarations de Maître Crépin-Dehaene ont relancé le débat sur les limites de la liberté d’expression des avocats, en particulier lorsqu’ils s’expriment sur des plateformes publiques. Alors que la défense a traditionnellement une grande liberté pour construire sa stratégie et plaider en faveur de ses clients, les propos de cette avocate soulèvent des questions sur la responsabilité professionnelle et le respect de la victime.
Ce n’est pas la première fois que des avocats sont critiqués pour leurs prises de positions publiques. Récemment, Nadia El Bouroumi, une autre avocate de la défense dans le procès Mazan, avait également été épinglée pour ses publications sur Instagram. Dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, elle avait tenté d’expliquer sa stratégie de défense en évoquant la possibilité que la victime, Gisèle Pélicot, ait été en « semi-conscience » plutôt que totalement inconsciente pendant l’agression. Cette déclaration a provoqué un tollé parmi les internautes et a été perçue comme une tentative de minimiser les faits reprochés aux accusés.
Une vidéo qui indigne
L’indignation s’est encore amplifiée lorsqu’une vidéo de Nadia El Bouroumi dansant sur la chanson « Wake Me Up Before You Go-Go » de Wham ! a été largement partagée. Cette chanson, dont le titre en français signifie « Réveille-moi avant que tu partes », a été interprétée par beaucoup comme une référence malvenue à la soumission chimique dont aurait été victime Gisèle Pélicot. En réponse aux critiques, l’avocate a défendu son droit à une vie privée et à la liberté d’expression, mais la polémique ne s’est pas calmée pour autant.
La défense sous le feu des critiques
Ces événements mettent en lumière les tensions autour du procès Mazan, où la bataille médiatique semble presque aussi importante que la bataille judiciaire. Les critiques visent à la fois le fond des plaidoiries de la défense, perçues par certains comme tentant de minimiser les accusations, et la forme, avec des commentaires jugés déplacés voire offensants.
Maître Isabelle Crépin-Dehaene et Nadia El Bouroumi se retrouvent donc au centre d’un débat qui dépasse le cadre strictement judiciaire, interrogeant sur le rôle des avocats dans l’espace public, et sur la manière dont leurs déclarations peuvent influencer l’opinion. Alors que le procès Mazan se poursuit, il est clair que ces avocates ne laissent personne indifférent, et que leurs stratégies et déclarations continueront à alimenter les discussions, autant dans les prétoires que sur les réseaux sociaux.