A 26 ans, un jeune sur dix vit encore chez ses parents selon l’insee

Logement cher, études plus longues, premiers jobs parfois précaires : en 2025, l’Insee observe qu’à 26 ans, 10 % des jeunes vivent encore au domicile familial. Ce choix (ou cette contrainte) ne touche pas tout le monde de la même façon : il varie selon le territoire d’origine, le parcours d’études et la situation pro. On fait le point, chiffres clés à l’appui, et on partage des pistes concrètes pour gagner en autonomie sans exploser son budget.
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Les chiffres à retenir

  • 10 % des jeunes n’ont jamais décohabité à 26 ans.
  • Parmi eux, 64 % travaillent, 26 % ne sont ni en emploi ni en études, 10 % sont encore étudiants.
  • 17 % des jeunes ayant grandi en zone urbaine dense vivent encore chez leurs parents à 26 ans (contre 10 % en moyenne).
  • Le premier départ se fait le plus souvent entre 17 et 26 ans, avec un pic l’année du bac et de l’entrée dans le supérieur.

Pourquoi rester chez ses parents plus longtemps ?

Le poids du logement dans le budget

Dans les métropoles, loyers élevés, dépôts de garantie, frais d’agence et charges plombent l’installation. Même avec un CDI, il faut souvent présenter un garant et un revenu 2,5 à 3 fois supérieur au loyer. Quand on débute, rester en famille donne un peu d’oxygène financier pour épargner, passer le permis, ou investir dans du matériel pro.

Des études plus longues, des parcours plus flex

Les licences, masters, doubles cursus et alternances allongent la durée des études. En zone urbaine dense, beaucoup d’étudiants peuvent suivre un cursus à proximité et repoussent la décohabitation. À l’inverse, en zone rurale, on part plus tôt pour se rapprocher d’un lycée pro, d’un IUT ou d’une fac.

Le premier emploi n’est pas toujours synonyme de départ

CDD courts, périodes d’essai, salaires d’entrée modestes : on préfère parfois garder un filet de sécurité avant de signer un bail. Ça évite un déménagement express si la mission s’arrête. Certains choisissent aussi de monter une épargne sérieuse pour s’installer plus sereinement (caution, mobilier, imprévus).

Décohabiter : quand et comment ça se joue ?

Quatre moments clés

  1. Pendant le secondaire (internat, lycée pro, CFA) : cela concerne surtout les jeunes de zone rurale qui doivent s’éloigner pour se former.
  2. À l’entrée dans le supérieur : c’est le moment où l’on voit un pic de départs, notamment pour rejoindre une ville universitaire.
  3. Au cours des études supérieures : on reste d’abord chez ses parents, puis on part pour un stage long, une alternance ou une mobilité.
  4. Après les études : premier emploi, installation en couple, ou opportunité pro qui implique un déménagement.

Ce que disent les données

Moment du premier départPart des jeunes concernés (ordre de grandeur)Profil type
Pendant les études secondaires~16 % (beaucoup rural)Internat, filière pro, centre de formation éloigné
Entrée dans l’enseignement supérieur~1 sur 5Licence, BUT, BTS, école – changement de ville
En cours d’études supérieures~18 %Stage/alternance, colocation, résidence étudiante
Après les études (emploi)~10 %Premier contrat, mutation, mobilité pro
Après les études (installation en couple)~13 %Emménagement à deux, budget mutualisé
Autres cas / pas encore parti à 26 ans~22 % cumulésContrainte financière, études longues, choix personnel

Portrait-robot : qui reste chez ses parents à 26 ans ?

Des trajectoires variées

  • Une part moins diplômée et issue de milieux modestes : contrats instables, revenus serrés, loyers inaccessibles.
  • En ville dense, la cohabitation longue peut aussi concerner des étudiants du supérieur qui optimisent le budget en restant au domicile parental.
  • Certains jeunes actifs choisissent de retarder l’envol pour constituer une épargne (déco caution, mobilité pro à venir, achat d’un véhicule).

Rester, partir… et bien vivre la transition

Si vous restez pour économiser

  • Fixez une date repère (ou un seuil d’épargne) pour l’installation.
  • Mettez en place une participation aux charges (forfait raisonnable) pour clarifier les attentes à la maison.
  • Conservez votre indépendance : planning, vie sociale, espace à vous.

Si vous préparez un départ

  • Faites un budget logement réaliste : loyer + charges + Internet + transport + assurance + dépôt de garantie + ameublement.
  • Comparez les options : colocation, résidence étudiante, studio en périphérie bien desservie, logement intermédiaire (foyers jeunes travailleurs, CROUS hors période).
  • Repérez les aides possibles (allocation au logement, caution publique, dispositifs locaux). Renseignez-vous tôt : les délais peuvent être longs.

Des pistes pour réduire la facture

  • Colocation : on partage le loyer, les charges et les meubles. Idéal si vous débutez.
  • Mobilité : certains contrats (apprentissage, service civique, alternance) donnent accès à des aides au déplacement ou à des logements dédiés.
  • Meubler malin : seconde main, dons de quartier, ressourceries. Priorisez matelas, frigo, plaque de cuisson, bureau.
  • Forfaits : vérifiez vos abonnements (streaming, téléphone, cloud). Beaucoup d’économies se cachent ici.

Ville vs campagne : deux réalités

En urbain dense

Partir coûte cher mais l’offre d’études et d’emplois est large. Rester plus longtemps peut être stratégique pendant la période d’essai ou le temps de valider un diplôme. Le revers : un calendrier d’envol qui s’étire si on ne se donne pas d’objectif.

En zone rurale

On part souvent plus tôt pour étudier ailleurs, parfois dès le lycée. Avantage : autonomie précoce. Inconvénient : coût des déplacements et nécessité de cumuler petits boulots pour financer le logement.

Questions que vous nous posez souvent

Partir sans CDI, c’est jouable ?

Oui, mais c’est plus difficile. Visez la colocation ou un bail meublé avec une caution solide. Anticipez les pièces demandées (fiche de paie, contrat, garant). Si vous êtes en alternance, renseignez-vous sur les solutions dédiées.

Est-ce « mal vu » de rester chez ses parents à 26 ans ?

La norme bouge. Avec la hausse des loyers et des études longues, la cohabitation prolongée devient un arbitrage financier. L’important, c’est d’avoir un projet d’autonomie et un calendrier qui vous convienne.

Et la santé mentale dans tout ça ?

La cohabitation peut réduire le stress financier, mais crée parfois des tensions. Mettez des règles claires avec vos parents (espaces, horaires, invités) et gardez du temps pour vous. Si l’ambiance se tend, il existe des logements passerelles et des espaces d’écoute gratuits pour en parler.

Le mot des jeunes

« J’ai gardé ma chambre pendant mon alternance à Lyon. J’ai pu mettre de côté l’équivalent de trois mois de loyer et partir tranquille six mois plus tard. »

« J’étais en CDD et je ne voulais pas me griller avec un bail trop cher. J’ai attendu mon CDI pour signer, ça m’a évité un déménagement éclair. »

À retenir si vous êtes en plein dilemme

  • Rester peut être stratégique si c’est temporaire et cadré.
  • Partir demande une préparation financière et un plan B (coloc, solutions temporaires).
  • En ville dense, la proximité des études/emplois change la donne ; en rural, la mobilité coûte mais accélère l’autonomie.

Checklist express pour votre départ

  • Budget mensuel complet (loyer + charges + vie courante).
  • Fonds d’installation (caution, dépôt, premiers achats, marge d’imprévus).
  • Plan logement (coloc, résidence, studio) et liste de visites.
  • Pièces prêtes (identité, revenus, garant).
  • Mini-contrats optimisés (téléphone, Internet, transport, assurances).

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