Pourquoi Interflora a été sanctionné ?
Cette amende de 3,17 millions d’euros infligée à Interflora France découle d’un point précis : une option payante était automatiquement cochée lors de la commande sur le site Interflora.fr. Il s’agissait du service « Interflora+ », un abonnement proposant des livraisons gratuites et illimitées pendant un an.
Pour la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), cette pratique viole une règle essentielle du code de la consommation : un service supplémentaire ne peut être facturé que si le consommateur a donné son consentement exprès. Une case précochée, même modeste, ne suffit donc pas.
La DGCCRF estime qu’Interflora « a facturé des options supplémentaires sans consentement exprès du consommateur ».
Lorsqu’un contrôle de l’AFP a été effectué dans la journée qui a suivi la sanction, la case n’était plus cochée automatiquement. Le groupe n’a pas réagi publiquement, mais la modification a été constatée directement sur le site.
Un rappel fort sur les pratiques en ligne
Cette affaire ne touche pas seulement Interflora. Elle illustre un enjeu plus large : les achats en ligne doivent rester transparents. Les options dissimulées ou imposées sont régulièrement pointées du doigt, notamment dans les secteurs où les abonnements se multiplient.
La Répression des fraudes a également relevé un second problème : l’absence d’information claire sur le droit de s’inscrire à Bloctel, la liste d’opposition au démarchage téléphonique. Les sites commerciaux doivent pourtant rappeler aux utilisateurs qu’ils peuvent éviter les appels commerciaux non sollicités.
Interflora, un géant mondial rappelé à l’ordre
Interflora n’est pas une petite structure qui découvre les règles. Le réseau fait partie du groupe MyFlower et regroupe environ 45 000 fleuristes dans 140 pays. Selon les chiffres de l’entreprise, plus de 4,3 millions de bouquets sont expédiés chaque année. Cette exposition internationale explique pourquoi ses pratiques sont particulièrement surveillées.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le groupe est épinglé. Interflora avait déjà été condamné dans les années 2000 pour abus de position dominante. Cette nouvelle sanction montre que même les acteurs bien installés doivent suivre strictement les règles, surtout lorsqu’il s’agit de e-commerce.
Ce que cette affaire change pour les consommateurs
Si vous commandez en ligne, cette sanction rappelle un principe simple : aucune option payante ne doit être cochée pour vous. C’est à vous de choisir, et non au site de décider à votre place. Les plateformes qui ne respectent pas ces règles s’exposent à des sanctions financières importantes.
Pour les jeunes consommateurs, souvent habitués à valider des achats rapidement, cette affaire montre l’importance de vérifier les cases, les abonnements cachés et les services annexes. Le moindre détail peut ajouter plusieurs euros à la facture, ou engager sur une formule annuelle sans que l’on s’en rende compte.
Enfin, cette affaire rappelle que la DGCCRF reste très active dans le contrôle des pratiques commerciales, qu’il s’agisse de livraison, d’abonnements ou de transparence tarifaire. Le message est clair : les marques doivent jouer franc jeu.








