Ismaël Boudjekada interpellé à l’aéroport international de Bâle-Mulhouse

Ce 3 mai 2025, l’élu municipal de Grand-Charmont, Ismaël Boudjekada, a été interpellé par la police à l’aéroport de Bâle-Mulhouse. La scène a été filmée en direct dans l’avion, puis diffusée sur ses réseaux sociaux. Keffieh sur les épaules, entouré de policiers, il déclare calmement à la caméra : « C’est ce que ça coûte d’être pro-palestinien aujourd’hui ».
ismael boudjekada

Quelques jours avant son départ d’Égypte, il avait annoncé sur TikTok qu’il serait arrêté à son retour en France. Suivi par plus de 370 000 personnes, il avait invité ses abonnés à filmer et partager l’interpellation.

Un élu sous le coup de plusieurs condamnations

Ismaël Boudjekada n’en est pas à sa première affaire judiciaire. En juin 2024, le tribunal de Nanterre l’a reconnu coupable d’apologie du terrorisme après des propos tenus dans les jours qui ont suivi l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, une attaque ayant causé plus de 1 200 morts.

Il avait alors présenté le Hamas comme un « mouvement de résistance », malgré sa désignation comme organisation terroriste par l’Union européenne. Trois associations, dont l’Organisation juive européenne, s’étaient constituées partie civile. L’élu avait écopé de 20 000 euros d’amende et de trois ans d’inéligibilité.

Des propos polémiques à répétition

Depuis cette condamnation, Ismaël Boudjekada a continué à tenir des positions controversées. En octobre 2024, il a salué la mort de Yahya Sinouar, chef du Hamas, en le qualifiant de « héros ». Il a également publié sur X un message où il affirmait ne pas condamner les actes du 7 octobre, déclarant même : « Nous sommes nombreux à l’assumer ».

Il a aussi commenté, avec violence, le lynchage de supporters israéliens aux Pays-Bas : « Ils n’en ont pas pris assez. J’aurais aimé en faire courir quelques-uns ». Ces publications ont entraîné plusieurs signalements auprès du parquet antiterroriste.

Une figure politique hors des clivages traditionnels

Élu en 2020 à Grand-Charmont sur une liste d’union citoyenne de gauche et écologistes, Ismaël Boudjekada revendique une indépendance vis-à-vis des grands partis. Il affirme ne pas appartenir à La France Insoumise ni à Europe Écologie Les Verts. Ces formations ont d’ailleurs publiquement pris leurs distances après ses propos.

Ses sorties médiatiques, souvent provocatrices, se concentrent sur la défense de la cause palestinienne. Il multiplie les interventions sur les réseaux sociaux, qu’il utilise comme principal moyen de communication politique.

Des propos homophobes qui suscitent aussi la controverse

En parallèle de ses prises de position sur le conflit israélo-palestinien, il a également tenu des propos homophobes sur Sud Radio. En juin 2024, il déclarait que « l’homosexualité n’est pas dans l’ordre naturel des choses », en se référant à sa lecture de l’islam.

Ces propos ont été largement critiqués par la classe politique, y compris à gauche. Marine Tondelier et Manuel Bompard, figures d’EELV et de LFI, ont rejeté toute affiliation avec lui. Depuis, son image publique est devenue encore plus clivante.

Inscrit au fichier des personnes recherchées

Au moment de son arrestation, Ismaël Boudjekada figurait sur le fichier des personnes recherchées. Il revenait d’Égypte et savait qu’il serait interpellé à l’atterrissage. Il a d’ailleurs expliqué dans sa vidéo vouloir faire de cet événement un « acte de résistance ».

Il doit désormais être présenté à un juge du parquet national antiterroriste. La justice décidera s’il sera placé en détention provisoire dans l’attente de son procès ou s’il sera libéré sous conditions. Il risque une peine plus lourde en raison de la récidive.

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