JO 2024 : le vrai coût pour l’État enfin dévoilé par la Cour des comptes

Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont coûté près de 6 milliards d’euros d’argent public, selon une première estimation rendue publique par la Cour des comptes. Un chiffre bien plus élevé que les projections initiales, qui relance le débat sur la gestion des grands événements en France.
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Une facture plus lourde que prévu

La Cour des comptes a évalué les dépenses d’organisation à 2,77 milliards d’euros, dont 1,4 milliard pour la sécurité. À cela s’ajoutent 3,19 milliards d’euros investis dans les infrastructures liées aux Jeux. Cette première estimation regroupe aussi bien les dépenses de l’État que celles des collectivités territoriales ou d’entreprises publiques.

Premier poste identifié : la sécurité. Avec plus de 35 000 forces de l’ordre mobilisées, des dispositifs antidrones et de nouvelles caméras, la note atteint 1,4 milliard d’euros. Parmi ces dépenses, on trouve également 315 millions d’euros de primes versées aux policiers et gendarmes et 78 millions pour former des agents de sécurité face à la pénurie constatée dans le privé.

Le transport a lui aussi représenté un coût important. La RATP et la SNCF ont bénéficié de 335 millions d’euros pour renforcer leur offre pendant les Jeux. Au total, 570 millions d’euros ont été dépensés dans ce secteur pour soutenir la mobilité des spectateurs, des athlètes et des personnels encadrants.

Infrastructures et urbanisme : un impact durable

La Cour a également inclus les investissements liés aux équipements olympiques, notamment le village olympique, le centre aquatique de Saint-Denis, ou encore les travaux sur la ligne 14 du métro. La part publique dans la Solideo, chargée des ouvrages, s’élève à 1,65 milliard d’euros à elle seule.

Le chantier pour rendre la Seine baignable, utilisé pendant les Jeux, a coûté 1,4 milliard d’euros. Mais seuls 200 millions à un milliard pourraient être directement attribués à l’événement. La Cour préfère rester prudente : ces dépenses ne sont pas comptabilisées dans cette première estimation.

Cette première publication ne couvre pas toutes les données. Certaines dépenses des collectivités restent inconnues à ce jour. La Cour prévoit de publier un rapport détaillé à l’automne et un second sur l’héritage économique en 2026, pour évaluer les retombées à long terme.

Des réactions contrastées

Le comité d’organisation des JO (Cojo) juge cette estimation trop large. Son directeur financier parle de « chiffrage disproportionné » et estime que la facture publique réelle serait plus proche de 2 milliards d’euros. Pour Tony Estanguet, président du Cojo, le rapport omet l’impact économique positif généré par les Jeux.

De son côté, la Cour des comptes défend une méthode large qui prend en compte les effets durables des investissements liés aux JO, comme les équipements de sécurité ou les infrastructures de transport. Selon elle, ce regard est essentiel, notamment dans la perspective des Jeux olympiques d’hiver 2030 dans les Alpes françaises.

Les Jeux de Paris 2024 ont été salués pour leur organisation et leur popularité. Mais cette première estimation rappelle que derrière les paillettes de l’événement, le coût pour les finances publiques reste élevé, et continue d’alimenter les discussions autour de la transparence budgétaire.

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