La chirurgie esthétique explosent chez les ados en Chine

À seulement 14 ans, Abby Wu subissait sa première liposuccion après avoir été critiquée sur son poids par un professeur. Originaire de Chine, la jeune fille entrait alors dans un univers où la chirurgie esthétique devenait une réponse immédiate à la pression sociale. Aujourd’hui âgée de 35 ans, elle cumule plus de 100 opérations pour un total avoisinant un demi-million d’euros dépensés.
Chirurgie esthétique chine

La normalisation de la chirurgie plastique en Chine

En l’espace de vingt ans, la perception de la chirurgie esthétique en Chine a radicalement changé. Ce qui était autrefois considéré comme marginal est devenu courant, surtout chez les jeunes. Avec l’augmentation du pouvoir d’achat et l’influence massive des réseaux sociaux, ce phénomène a pris une ampleur impressionnante.

Chaque année, près de 20 millions de Chinois passent sous le bistouri, avec une majorité écrasante de femmes, âgées en moyenne de 25 ans. L’obsession d’une apparence « idéale » s’est accentuée, portée par des modèles de beauté irréalistes et largement diffusés en ligne.

Les applications qui détectent les « imperfections »

Des plateformes comme SoYoung ou GengMei proposent aujourd’hui de scanner votre visage pour repérer tous les petits défauts qu’il faudrait « corriger ». Ces applications vendent des recommandations chirurgicales en partenariat avec des cliniques, empochant au passage une commission sur chaque intervention réussie.

Abby Wu, malgré ses nombreuses opérations, continue de recevoir des suggestions de la part de ces apps. Raffiner son nez, lisser ses paupières, affiner son visage… Une liste sans fin de transformations possibles. Un business qui capitalise sur l’insatisfaction permanente.

Des standards de beauté hyper codifiés

La mode actuelle en Chine pousse vers un idéal ultra féminin et infantile : yeux agrandis, menton affiné, visage rétréci. Des injections de botox sont même pratiquées derrière les oreilles pour modifier subtilement la forme du visage. Cette obsession est largement nourrie par les filtres des réseaux sociaux et les influenceuses.

Pour ressembler aux icônes virtuelles ou aux stars de la K-pop, certaines jeunes filles subissent plusieurs interventions avant même leurs 18 ans. Changer son apparence est devenu aussi banal que changer de coupe de cheveux.

Les risques derrière le rêve de perfection

Si la chirurgie esthétique est partout, les dangers aussi. Beaucoup de jeunes se rendent dans des cliniques non agréées pour économiser de l’argent, mettant leur santé en péril. Chaque année, des milliers de cas d’infections, de nécroses ou d’opérations ratées sont recensés.

Un exemple marquant : l’actrice Gao Liu a partagé les images de son nez nécrosé après une rhinoplastie désastreuse. Malgré ces drames, l’attrait pour les transformations reste plus fort que la peur.

Une influence des réseaux sociaux de plus en plus forte

Les plateformes comme Weibo et Douyin (TikTok chinois) ne sont pas seulement des vitrines de vie rêvée, elles deviennent aussi des galeries de promotion pour la chirurgie esthétique. Les influenceuses, souvent sponsorisées par des cliniques, encouragent ouvertement leurs abonnés à passer à l’acte.

En partageant leurs « avant/après » spectaculaires, elles créent une norme implicite où la beauté est un produit accessible… pour peu qu’on accepte de passer par la case bistouri.

Un marché mondial en explosion

Le phénomène n’est pas propre à la Chine. Aux États-Unis, au Brésil, au Japon, en Turquie, le marché de la chirurgie esthétique bat tous les records. En 2022, il représentait déjà plus de 100 milliards d’euros au niveau mondial, avec une croissance attendue de 15 % par an jusqu’à 2030.

Les interventions les plus populaires sont :

  • La rhinoplastie pour affiner le nez
  • La blépharoplastie pour agrandir les yeux
  • Les injections de botox pour lisser la peau
  • Le lifting facial pour obtenir un visage en forme de V

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