Un événement très attendu depuis des décennies
Depuis le 5 juillet, trois bassins sécurisés sont ouverts à la baignade à Paris : le bras Marie dans le 4ᵉ, le site de Grenelle dans le 15ᵉ avec sa vue imprenable sur la Tour Eiffel, et le bassin de Bercy dans le 12ᵉ. En quelques jours, les Parisiens et touristes se sont rués sur ces nouveaux espaces de fraîcheur. Le chiffre est parlant : 20 000 baigneurs recensés, dont plus de 12 000 rien que durant le week-end du 14 juillet.
Accessible sans frais et surveillée, la baignade dans la Seine s’inscrit dans une logique de ville plus inclusive et apaisée. Les sites sont pensés pour une fréquentation mixte, sans réservation, avec des créneaux larges, de 13h à 19h. Une aubaine alors que les épisodes de canicule se multiplient.
La réouverture des baignades fait partie de l’héritage écologique et urbain des Jeux olympiques de Paris 2024. Déjà en 2023, les épreuves de triathlon devaient s’y dérouler, mais la météo capricieuse avait remis ce projet en cause. Aujourd’hui, ce rêve devient tangible pour tous les habitants.
« Ce succès populaire témoigne d’un véritable désir de lieux de vie ouverts, partagés et apaisants. »
— Communiqué de la Mairie de Paris
Un défi technique à 1,4 milliard d’euros
Pour rendre cette ouverture possible, la ville a dû réaliser d’importants travaux sur le réseau d’assainissement. Plus de 1,4 milliard d’euros ont été investis pour éviter que les eaux usées ne se déversent dans la Seine. Résultat : une eau régulièrement contrôlée, avec des analyses affichées publiquement chaque jour sur le site de la Ville de Paris.
Malgré ce dispositif, la baignade peut être interrompue. C’est ce qui s’est produit dès le lendemain de l’ouverture : les pluies intenses ont entraîné une pollution temporaire, obligeant les autorités à hisser le drapeau rouge. Heureusement, après quatre jours, les sites ont pu rouvrir sans encombre.
Du côté des utilisateurs, les retours sont enthousiastes. Plusieurs nageurs interrogés parlent d’un « moment de liberté » ou encore d’une sensation « proche d’un lac ». Une nouvelle façon d’habiter Paris pour de nombreux jeunes et familles.
« On s’y sent bien. L’eau est propre, la sécurité est là. C’est vraiment agréable de pouvoir se baigner dans son propre fleuve. »
— Un nageur parisien au micro de TF1
Une réouverture jusqu’au 31 août
Les trois sites resteront accessibles jusqu’à la fin de l’été, précisément jusqu’au 31 août. Des projets similaires sont aussi en cours en Île-de-France, notamment sur la Marne à Joinville-le-Pont et Maisons-Alfort. Le but est clair : faire des cours d’eau de véritables espaces publics à part entière, tournés vers la détente et le bien-être.
Face à l’énorme enthousiasme des premiers jours, la ville pourrait envisager d’étendre les périodes d’ouverture à l’avenir. L’ambition est de transformer durablement la relation entre les Parisiens et leur fleuve, longtemps relégué à une simple fonction de décor ou de transport fluvial.
Après plus d’un siècle d’interdiction, la Seine redevient un espace de vie. Et elle n’a sans doute pas fini de surprendre.