L’Arabie Saoudite a donné des assurances aux fans LGBTQ pour la Fifa 2034

L’annonce de l’Arabie saoudite comme hôte de la Coupe du monde 2034 a fait grand bruit. Mais au-delà des stades flambants neufs et des investissements massifs, une question reste sur toutes les lèvres : les droits des communautés LGBTQ+ seront-ils respectés ? Pour tenter de calmer les inquiétudes, la fédération anglaise de football (FA) a déclaré avoir obtenu des garanties de la part des autorités saoudiennes. Une promesse qui, pour beaucoup, demande encore à être prouvée.
fifa 2034 trans

Un engagement ambitieux ou une simple déclaration d’intention ?

Lorsqu’il s’agit d’organiser des événements d’envergure mondiale, les mots « inclusion » et « sécurité » sont devenus des incontournables. Cette fois-ci, les autorités saoudiennes se sont engagées à offrir un environnement sécurisé et accueillant pour tous les supporters, y compris les membres de la communauté LGBTQ+. Ambitieux, n’est-ce pas ? Mais voilà, dans un pays où l’homosexualité reste criminalisée, de telles déclarations ne suffisent pas à dissiper les doutes.

La FA a indiqué que des discussions approfondies avaient eu lieu pour garantir ces conditions. Les responsables saoudiens auraient assuré que les fans LGBTQ+ seraient « sûrs et bienvenus ». Mais comment traduire cette promesse dans la réalité ? Les critiques rappellent que des promesses similaires avaient été faites pour la Coupe du monde 2022 au Qatar… avec des résultats mitigés, pour ne pas dire décevants.

Accueillir un événement mondial comme la Coupe du monde, c’est bien plus que remplir des gradins. Cela implique une ouverture culturelle, sociale, et parfois même politique. Et c’est là que le bât blesse. En Arabie saoudite, les lois restrictives sur les droits humains, les libertés des femmes et la criminalisation de l’homosexualité posent des défis majeurs. Ces règles sont profondément enracinées dans le système juridique et social du pays, rendant leur évolution complexe.

Pour les organisations de défense des droits humains, ces promesses ne suffisent pas. Elles réclament des actions concrètes et, surtout, une transparence totale sur les mesures mises en place. Amnesty International et d’autres ONG appellent à la mise en place de mécanismes de surveillance indépendants pour garantir que les engagements ne restent pas lettre morte.

Le rôle ambigu de la FIFA

Parlons franchement : la FIFA n’a pas exactement un bilan exemplaire en matière de respect des droits humains. Bien sûr, l’organisation aime rappeler que le football est « universaliste » et « non-discriminatoire ». Mais en réalité, ses choix sont souvent dictés par des considérations financières. L’attribution de la Coupe du monde à l’Arabie saoudite ne fait pas exception.

Pourtant, organiser un tel événement dans un pays aux lois controversées pourrait être vu comme une opportunité d’inciter au changement. Du moins, c’est ce que la FIFA semble vouloir croire. Gianni Infantino, le président de l’organisation, a affirmé que ces grands événements sportifs pouvaient « catalyser des améliorations sociales ». Mais soyons honnêtes : entre catalyseur de progrès et coup de pub, la frontière est mince.

Imaginez un supporter LGBTQ+ qui rêve de vivre l’excitation d’une Coupe du monde en Arabie saoudite. Peut-il vraiment se sentir en sécurité ? C’est la question qui hante beaucoup de fans. Si les assurances données par les autorités saoudiennes sont rassurantes en théorie, elles ne suffisent pas à apaiser les craintes.

La Coupe du monde est censée être une célébration universelle du football, un moment où les différences s’effacent pour laisser place à la passion sportive. Mais pour cela, il faudra bien plus que des mots. Il faudra des garanties concrètes, des protocoles clairs et une vigilance constante.

Au-delà des polémiques, un moment pour repenser les priorités

La Coupe du monde 2034 soulève des questions fondamentales sur l’avenir des grands événements sportifs. Quel est leur véritable rôle ? Sont-ils simplement des vitrines pour des pays riches ou peuvent-ils être des leviers de transformation sociale ? La réponse dépendra, en grande partie, de la manière dont les engagements pris seront respectés.

Pour les fans LGBTQ+, cette Coupe du monde pourrait être l’occasion de faire entendre leurs voix, de revendiquer leur place dans un monde qui aspire à l’universalité. Mais pour cela, encore faut-il que les paroles soient suivies d’actes.

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