À partir du 1er septembre 2024, les jeunes de moins de 26 ans bénéficieront d’un accès gratuit au dépistage de quatre infections sexuellement transmissibles (IST) supplémentaires, en plus du dépistage déjà pris en charge du VIH. Cette initiative, annoncée en septembre 2022 dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, vise à endiguer la recrudescence des IST, particulièrement chez les jeunes adultes.
Les infections sexuellement transmissibles concernées
Les quatre infections désormais couvertes par cette nouvelle mesure sont :
La Gonorrhée (Neisseria gonorrhoeae) : Une infection bactérienne qui, si elle n’est pas traitée, peut entraîner des complications graves telles que l’infertilité.
La Chlamydiose (Chlamydia trachomatis) : Une autre infection bactérienne fréquente, souvent asymptomatique, mais qui peut également causer des complications graves, notamment chez les femmes.
La Syphilis (Treponema pallidum) : Une IST potentiellement mortelle si elle n’est pas diagnostiquée et traitée précocement.
L’Hépatite B (Virus de l’hépatite B) : Une infection virale qui peut mener à des maladies hépatiques graves, telles que la cirrhose ou le cancer du foie.
Modalités du dépistage gratuit
Pour les moins de 26 ans, il sera désormais possible de se faire dépister gratuitement pour ces quatre IST dans n’importe quel laboratoire de biologie médicale, et ce, sans avoir besoin d’une ordonnance préalable. Cette démarche est rendue possible par un arrêté publié au Journal Officiel le 9 juillet 2024, qui précise les modalités de cette nouvelle prise en charge.
À l’arrivée au laboratoire, un questionnaire sera remis au patient. Ce formulaire permettra d’évaluer les symptômes éventuels, de recueillir des informations sur les pratiques sexuelles et le nombre de partenaires, ainsi que de vérifier la vaccination contre l’hépatite B. Ces informations permettront au biologiste médical d’orienter le patient vers les dépistages les plus appropriés et de définir les modalités d’auto-prélèvement adaptées.
Processus de dépistage et suivi
Une fois le dépistage réalisé, les résultats seront transmis au patient dans les meilleurs délais. En cas de résultat positif pour l’une des IST dépistées, le biologiste médical contactera directement le patient, soit par téléphone, soit lors d’une consultation en personne. Le patient sera ensuite orienté vers une structure de soins adaptée pour une prise en charge rapide et efficace.
En outre, un compte-rendu détaillé des résultats sera remis au patient. Ce document comprendra non seulement les résultats des tests, mais aussi des informations essentielles sur la prévention des IST, les risques associés à une transmission ultérieure, et des conseils pour éviter les grossesses non désirées en cas de pratiques sexuelles à risque.
Importance de cette initiative
Cette mesure intervient dans un contexte préoccupant où les infections sexuellement transmissibles sont en nette augmentation, particulièrement en Europe. Selon un rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), les cas de gonorrhée ont bondi de 48 % en 2022 au sein de l’Union européenne, tandis que les infections à chlamydia ont augmenté de 16 % et celles de syphilis de 34 %.
L’objectif principal de cette initiative est de faciliter l’accès au dépistage pour les jeunes, une population particulièrement à risque. En supprimant les barrières financières et administratives, les pouvoirs publics espèrent encourager davantage de jeunes à se faire dépister régulièrement, réduisant ainsi la transmission et les complications associées aux IST.
Prévention et information : des outils essentiels
Outre le dépistage, la prévention reste un pilier fondamental dans la lutte contre les IST. Depuis le 1er janvier 2023, les préservatifs sont également disponibles gratuitement en pharmacie pour les moins de 26 ans. Ce dispositif complète la stratégie globale de santé publique visant à réduire l’incidence des infections sexuellement transmissibles chez les jeunes.
Les professionnels de santé jouent également un rôle clé dans l’éducation et la sensibilisation à la prévention des IST. Lors des consultations, ils peuvent fournir des informations sur l’importance de l’utilisation des préservatifs, la nécessité de se faire dépister régulièrement et les moyens de se protéger efficacement contre les IST.