Le musée Cognacq-Jay, situé dans le 3e arrondissement de Paris, a été victime d’un braquage d’une grande violence ce mercredi 20 novembre aux alentours de 10h30. Alors que des visiteurs et des agents étaient présents, plusieurs objets précieux ont été dérobés, provoquant une onde de choc dans le milieu culturel parisien. La Ville de Paris, dans un communiqué, a confirmé que le musée avait été pris pour cible par un groupe organisé, bien que personne n’ait été blessé.
Un butin d’un million d’euros
Selon les premières informations, quatre individus cagoulés et armés de haches et de battes de baseball se sont introduits dans l’établissement. Ils ont brisé les vitrines contenant des objets rares de l’exposition temporaire « Luxe de poche », emportant avec eux des tabatières et boîtes précieuses, dont certaines appartenaient à des collections prestigieuses comme celles du Château de Versailles et du Louvre. Le préjudice estimé s’élève à près d’un million d’euros, selon les sources proches de l’enquête.
L’exposition « Luxe de poche », qui devait se terminer fin novembre, avait été prolongée en raison de son succès. Elle présentait des objets d’une grande finesse issus du XVIIIe siècle, mettant en lumière des trésors réalisés en or et ornés de pierres précieuses. Parmi les pièces volées, certaines avaient été prêtées par des institutions internationales, telles que la couronne britannique. Ces artefacts, témoins d’un art de vivre raffiné, sont aujourd’hui au centre des recherches policières.
Une enquête confiée à la brigade de répression du banditisme
Le parquet de Paris a rapidement saisi la brigade de répression du banditisme (BRB) pour mener une enquête sur ce vol à main armée. L’attaque a été qualifiée de « bande organisée », suggérant une préparation minutieuse de la part des assaillants. Les braqueurs se sont enfuis sur deux scooters, rendant leur traque plus difficile pour les forces de l’ordre.
Bien qu’aucune blessure physique n’ait été constatée, l’impact psychologique sur les visiteurs et le personnel du musée reste important. La Ville de Paris a mis en place une cellule d’écoute et de soutien, tout en travaillant en collaboration avec les autorités pour identifier les responsables de cet acte. Le musée restera fermé jusqu’à nouvel ordre afin de faciliter l’enquête et d’évaluer les dégâts.
Ce braquage rappelle le tristement célèbre « casse du siècle » survenu en 2010 au musée d’Art moderne de Paris, où cinq tableaux de maître avaient été dérobés. Parmi les œuvres volées figuraient des créations de Picasso, Matisse et Modigliani. Malgré des années d’enquête, ces pièces n’ont jamais été retrouvées, soulignant la difficulté de récupérer les objets d’art volés. Dans le cas des trésors du musée Cognacq-Jay, les experts craignent qu’ils soient fondus ou revendus illégalement.
Installé dans l’hôtel particulier de Donon, le musée Cognacq-Jay est une référence en matière d’art du XVIIIe siècle. Héritée d’Ernest Cognacq, cofondateur de La Samaritaine, la collection comprend des peintures, sculptures et objets précieux ayant marqué cette époque. Cette attaque représente une atteinte à un patrimoine culturel unique, affectant autant la communauté artistique que le public.
