Rapidement, les ravisseurs ont réclamé une rançon de 5 à 7 millions d’euros, probablement sous forme de virement en crypto. L’affaire a été tenue secrète pendant deux jours, le temps pour les forces de l’ordre d’agir en toute discrétion.
Une intervention policière décisive
Samedi 3 mai à 21h, la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) est intervenue dans un pavillon situé à Palaiseau (Essonne). L’homme était séquestré dans un logement calfeutré, visiblement prévu pour tourner des vidéos de rançon. À l’issue de l’opération, quatre suspects ont été interpellés et placés en garde à vue.
Ce n’est pas la première fois qu’un acteur du secteur est visé. En janvier, David Balland, cofondateur de Ledger, avait lui aussi été kidnappé avec sa compagne puis libéré à l’issue d’une opération du GIGN. Il avait été mutilé de la même manière.
Le point commun entre ces affaires ? Une fortune en cryptomonnaies visible publiquement, et des ravisseurs informés, organisés, opérant en équipe.
Dans les deux cas, les malfaiteurs ont agi en pleine journée, dans des lieux publics, et ont rapidement exigé des millions d’euros. Les policiers pensent que les victimes étaient déjà ciblées depuis plusieurs semaines. Il ne s’agirait donc pas de simples coups de hasard, mais de kidnappings organisés avec repérage préalable.
Les autorités réitèrent leurs appels à la discrétion en ligne pour ceux qui détiennent des actifs en crypto, notamment pour les influenceurs et jeunes entrepreneurs exposés sur les réseaux sociaux.
Un phénomène lié à la popularité de la crypto
Avec l’explosion de la finance décentralisée, les fortunes créées par les cryptomonnaies attirent de plus en plus de prédateurs. Le manque de régulation et l’anonymat des transactions facilitent les demandes de rançon. Certains criminels n’hésitent plus à passer à l’action physique, ciblant les familles plutôt que les comptes en ligne.
Pour les spécialistes de la cybersécurité, ces affaires doivent servir de signal d’alerte. Ils recommandent aux détenteurs d’actifs numériques de renforcer leurs dispositifs de sécurité, aussi bien numériques que physiques.
Les quatre suspects appréhendés sont actuellement entendus. L’enquête porte sur des faits graves : enlèvement, séquestration, extorsion avec arme et association de malfaiteurs. Le parquet de Paris a confié le dossier à la brigade de répression du banditisme ainsi qu’à la police judiciaire. Les pistes exploitées incluent la préparation d’autres actions similaires.
Le ministre de l’Intérieur a salué sur X l’efficacité des forces de l’ordre, rappelant que les services spécialisés restent mobilisés face à ce nouveau type de criminalité lié au monde numérique.